Hillary Clinton, première femme aux portes de la Maison Blanche

Selon le décompte de l’agence américaine AP, avant même les résultats des six primaires de mardi soir, Hillary Clinton avait rassemblé suffisamment de voix pour assurer son investiture comme candidate officielle du parti démocrate lors de la convention du mois de juillet.

 

La candidate a raflé la majorité des délégués avec quelques heures d’avance. Elle est mise au défi de rassembler, alors que Bernie Sanders refuse de capituler.

Il y a huit ans, presque pour jour, Hillary Clinton mettait fin à sa campagne devant une salle de fans éplorés, au terme d'une lutte acharnée contre Barack Obama. Mais lundi, alors que l'agence de presse américaine AP la donnait gagnante avec quelques heures d'avance grâce au soutien de super-délégués encore indécis, elle a refusé de crier victoire.

Un moment historique évoqué à demi-mot

Selon le décompte de l'agence, avant même les résultats des six primaires de mardi soir, où quelques 700 délégués étaient en jeu, Hillary Clinton avait rassemblé suffisamment de voix pour assurer son investiture comme candidate officielle du parti démocrate lors de la convention du mois de juillet. C'est une fois de plus grâce aux super-délégués, ces grands électeurs qui ne sont pas élus lors des primaires et se prononcent formellement lors de la convention, qu'elle a rassemblé les 2.383 voix nécessaires pour l'investiture, devenant ainsi à 68 ans la première femme de l'histoire des Etats-Unis à emporter la nomination. Un moment historique qu'elle a évoqué à demi-mot lundi soir, dissimulant mal son émotion. « Selon les informations, nous sommes au seuil d'un moment historique et sans précédent », a-t-elle déclaré.

Une campagne pleine de rebondissements

Si sa victoire a manqué de panache, elle vient mettre un terme à une campagne pleine de rebondissements qui aura duré plus d'un an, et se sera avérée bien plus pénible qu'elle ne l'avait imaginée. Entrée dans la course en avril 2015 sous les meilleurs auspices, l'ex-première dame ne devait avoir aucun adversaire, ou presque, au sein du camp démocrate. Mais rien ne s'est passé comme prévu. L'outsider Donald Trump a éliminé ses seize concurrents en l'espace de quelques mois, tandis que le discours socialiste de Bernie Sanders, quasi-inconnu jusqu'à l'été 2015, a trouvé un écho inédit auprès de l'électorat démocrate. Au point de mettre en danger le parcours tout tracé de la candidate.

Clinton mise au défi de rassembler son propre camp

A un mois et demi de la convention, Hillary Clinton est désormais mise au défi de rassembler son propre camp, une mission qui promet d'être délicate. Bernie Sanders a juré de continuer à se battre jusqu'au bout et se dit prêt à contester la convention démocrate de juillet. Il entend convaincre les super-délégués favorables à sa rivale de changer de cheval cet été. Un scénario qui reste théorique : Hillary Clinton a clairement l'avantage auprès de ces notables qu'elle connaît bien et qu'elle courtise depuis des mois. Bernie Sanders, à l'inverse, n'est parvenu à en séduire qu'une poignée au terme des primaires. Barack Obama, qui doit prendre officiellement positon en faveur de son ex-secrétaire d'Etat, devrait venir appuyer cet état de fait.

Reste qu'Hillary Clinton va devoir séduire les armées de jeunes gens conquis par « Bernie », qui la voient depuis le départ comme une incarnation du passé et un symbole de l'establishment. A défaut d'y parvenir vraiment, elle met en garde contre le risque d'une victoire de Donald Trump en novembre, alors que celui-ci la talonne dans les sondages.

« Tous ceux qui m'ont soutenue, tous ceux qui ont soutenu le sénateur Sanders doivent tout faire pour empêcher Donald Trump de gagner »,a-t-elle prévenu lundi soir.

 

Source : lesechos.fr