Le Quiet Quitting est-il une solution pour les femmes africaines face au burn-out ?
Le terme Quiet Quitting, ou démission silencieuse, a envahi les réseaux sociaux et les débats professionnels. Pourtant, contrairement à ce que son nom laisse penser, il ne s’agit pas de quitter son emploi ni de se désengager totalement. Le Quiet Quitting consiste à faire son travail correctement, ni plus ni moins, en respectant strictement ce qui est prévu dans son contrat. Plus d’heures supplémentaires non reconnues, plus de surcharge émotionnelle, plus de sacrifice personnel constant au nom de la performance.
Pour de nombreuses femmes africaines, ce concept trouve un écho particulier. Entre les exigences professionnelles, la gestion du foyer, les responsabilités familiales élargies et la pression sociale, la charge est souvent multiple. Être performante au travail tout en étant une épouse, une mère, une fille ou une sœur disponible en permanence devient un standard implicite. À force de vouloir tout porter, l’épuisement s’installe, souvent en silence.
Le mythe de la superwoman africaine joue un rôle central dans cette fatigue chronique. Depuis toujours, la femme est valorisée pour sa capacité à endurer, à s’adapter, à donner sans compter. Dans le monde professionnel, cette résilience est parfois exploitée, consciemment ou non. Dire non devient difficile, poser des limites est perçu comme un manque d’engagement, et la peur de décevoir ou de perdre sa place pousse à accepter l’inacceptable. À long terme, cette posture mène droit au burn-out.
Le Quiet Quitting vient alors questionner une idée profondément ancrée. Être une bonne employée signifie-t-il se dépasser constamment au détriment de sa santé ? Il est important de distinguer la paresse du respect de soi. Faire son travail dans le cadre défini, atteindre ses objectifs sans se surmener, respecter ses horaires et ses missions ne relève pas d’un manque de professionnalisme. Au contraire, c’est une manière responsable de préserver son énergie et sa performance sur la durée.
Dans de nombreux environnements de travail africains, la solidarité et l’entraide sont des valeurs fortes. Aller au-delà de ses fonctions pour soutenir un collègue ou répondre à une urgence est souvent vu comme une preuve d’esprit d’équipe. Le Quiet Quitting peut alors être mal compris, assimilé à de l’individualisme ou à un désengagement. Pourtant, il ne s’agit pas de refuser toute collaboration, mais de ne plus faire de l’exception une règle permanente.
Adama Doumbia
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