Cinéma : le Fespaco du cinquantenaire marqué par les révélations d’abus sexuels contre les femmes
La 26e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui s’achève samedi avec la proclamation des prix, a été marquée par la révélation d’abus sexuels contre les femmes dans le cinéma africain.
La cérémonie de clôture de la grande fête du cinéma africain doit débuter à 16:00 (même heure GMT) au palais des sports de Ouagadougou, en présence de Paul Kagame, le président du Rwanda, pays invité du festival, d’Ibrahim Boubacar Keïta, son homologue malien, et du chef d’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
Le palmarès du festival y sera dévoilé : le suspense reste entier pour savoir quel film, parmi les 20 longs métrages en compétition, gagnera l’Etalon d’Or de Yennenga, la récompense suprême.
Pour cette édition du cinquantenaire du festival, de nombreuses voix se sont élevées pour qu’enfin une femme soit primée. Aucune cinéaste n’a jamais remporté l’Etalon d’Or depuis 1969, une incongruité.
Quatre réalisatrices sont en lice, parmi lesquelles la Burkinabè Apolline Traoré, dont le film « Desrances » a remporté un franc succès public au festival, et la Kényane Wanuri Kahiu, pour « Rafiki », projeté à Cannes en 2018 et qui avait été censuré dans son pays parce qu’il montrait une histoire d’amour entre deux femmes.
Le festival a par ailleurs été marqué par la révélation d’abus sexuels contre les femmes dans le monde du cinéma africain, touchant aussi bien les actrices que les réalisatrices et les techniciennes.
Inspirées par les mouvements #MeToo et #Balancetonporc, deux actrices, la Française Nadège Beausson-Diagne et la Burkinabè Azata Soro, ont accusé des cinéastes africains de harcèlement sexuel et d’agressions contre elles.
Deux collectifs de femmes, « Cinéastes non-alignées » et « Noire n’est pas mon métier », ont lancé un mouvement, #Memepaspeur, pour « libérer la parole des femmes » en Afrique, espérant encourager d’autres femmes à témoigner.
Une pétition en ligne a été lancée pour exclure de la compétition la série « Le Trône » du cinéaste burkinabè Tahirou Tasséré Ouedraogo, qui, lors du tournage en 2017, a lacéré le visage d’Azata Soro avec un tesson de bouteille.
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La cérémonie de clôture se tiendra sous sécurité maximum, comme d’ailleurs tout le festival depuis huit jours, en raison du risque d’attentat, le Burkina Faso étant depuis quatre ans la cible de groupes jihadistes perpétrant des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, y compris au coeur de Ouagadougou.
Aucun incident ne s’est produit jusqu’à présent dans la capitale burkinabè, mais une patrouille de gendarmerie a été attaquée jeudi dans le nord du pays et un policier a été blessé lors d’une autre attaque lundi.
Les festivaliers ont afflué dans la capitale du « pays des hommes intègres », qui comme tous les deux ans (le Fespaco étant biennal) a connu une belle animation. Aux projections des films en compétition, surtout les séances du soir, on a dû refuser du monde.
Restaurants et hôtels ont fait le plein, certains festivaliers devant loger chez l’habitant, a rapporté le directeur de l’Observatoire national du Tourisme, Bassirou Balboné..
Le 19e Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA), qui se tenait en parallèle du Fespaco, a également été un succès avec un grand nombre d’exposants et de visiteurs, selon Alain Modot, vice-président de la société de distribution DIFFA, spécialisée sur les films africains.
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Au total 165 films de 16 pays africains ont été présentés au Fespaco dans les différentes sections, longs métrages, courts métrages, documentaires, séries télé, films d’animation, ainsi que films d’écoles africaines de cinéma.
Pour fêter le cinquantenaire du festival, des rétrospectives des classiques du cinéma africain et des films lauréats de l’Etalon d’Or ont été diffusés lors de séances ambulantes dans les quartiers populaires.
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Source : laminute.info
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