Saignements pendant la grossesse: quand sont-ils inquiétants?
Une femme enceinte sur quatre connaît des saignements sans gravité au cours du premier trimestre de sa grossesse. Un phénomène qui s’avère être plus inquiétant lorsqu’il survient à un stade avancé.
Perdre du sang par voie vaginale pendant la grossesse peut être source d’inquiétude pour les futurs parents. Mais ce phénomène, selon le stade de la grossesse auquel il se manifeste et les symptômes qui lui sont associés, n’est pas forcément de mauvais augure. Généralement bénins, ces saignements peuvent aussi être le signe de problèmes plus graves, notamment quand ils surviennent en fin de grossesse. Le Figaro fait le point avec deux gynécologues.
Des saignements fréquents en début de grossesse
«Les saignements en début de grossesse sont fréquents et le plus souvent anodins. Une femme sur quatre connaît une hémorragie au premier trimestre de la grossesse», rassure le Pr Philippe Deruelle, gynécologue obstétricien au CHRU de Lille. Pendant la grossesse, le col de l’utérus étant fragilisé, il peut par exemple saigner à la suite d’un rapport sexuel.
Autre facteur de saignements au cours du premier trimestre: les règles. Pourtant synonymes d’absence de grossesse, elles peuvent survenir au début de la maternité, à leur date habituelle. D’où leur nom de règles «anniversaire». Mais ces cas restent exceptionnels et ne présentent aucune gravité. «En tant que médecin, je vois environ une femme enceinte dans cette situation chaque année, voire tous les deux ans, indique le Pr Philippe Deruelle. Le sang écoulé provient d’une partie de la muqueuse située en face de la zone où s’est implanté l’œuf».
Autre cause possible le décollement du trophoblaste (structure qui évolue en placenta à partir du troisième mois de grossesse) qui peut aussi être à l'origine de saignements durant le premier trimestre, mais celui-ci se résorbe spontanément dans la majorité des cas et il ne remet pas en cause le bon déroulement de la grossesse. «Heureusement, le plus souvent, l’origine du saignement est anodine et se situe à l’extérieur du col de l’utérus ou bien au niveau d’un petit vaisseau à l’insertion du placenta, qui entraîne un léger décollement des membranes ou du placenta, habituellement sans gravité», indique sur son site internet le Collège national des gynécologues et obstétriciens Français (CNGOF).
Attention s’il y a d’autres symptômes
Mais les saignements du premier trimestre peuvent aussi être le signe que quelque chose d’anormal se passe, notamment s’ils sont accompagnés par d’autres symptômes. «Si les saignements sont supérieurs à ceux des règles, si vous avez plus de 38°5 C, ou si vous souffrez du ventre, il faut voir votre médecin», rappelle le CNGOF. En cas de saignements du premier trimestre, le médecin devra donc d’emblée vérifier qu’il ne s’agit pas d’une fausse couche ni d’une grossesse extra-utérine.
Cette dernière se caractérise par des saignements noirâtres et de fortes douleurs abdominales. Ce type de grossesse, où le fœtus se développe en dehors de l’utérus (généralement dans l’une des deux trompes de Fallope), nécessite une intervention chirurgicale d’urgence car la trompe peut rompre, entraînant de ce fait une hémorragie interne. Pour établir un diagnostic, il est nécessaire de mesurer le taux d’hormones de grossesse par une analyse de sang. Ce taux, censé doubler environ toutes les 24 heures au début d’une grossesse normale, ne monte pas ou peu lors d’une grossesse extra-utérine ou d’une fausse couche.
«Quels que soient la situation et le stade de la grossesse, il est important d’aller consulter un médecin et de réaliser une échographie en cas de saignements, afin d’en déterminer la cause», insiste le Pr Léon Boubli, chef de service de gynécologie obstétrique à l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille.
Plus rares pendant le 2e et 3e trimestres de la grossesse
«Durant les deuxième et troisième trimestres, les pertes de sang se font plus rares, mais elles sont généralement plus inquiétantes que celles du début de grossesse. Elles doivent donc être systématiquement suivies d’une consultation», indique le Pr Boubli. Il peut s’agir d’une position trop basse du placenta dans l’utérus, ce qui compromet la naissance par voie basse et peut provoquer une hémorragie dangereuse pour la mère. Si le placenta ne revient pas en position normale avant l’accouchement - ce qui représente une minorité de cas —, cela justifie une hospitalisation prolongée qui aboutira à une naissance par césarienne. Lire plus sur lefigaro.fr
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