Ethiopie: avec la sécheresse, l’explosion silencieuse des violences faites aux femmes
Bisharo n’est restée que cinq jours avec son époux: mariée de force, l’adolescente de 14 ans a fui son mari qui la battait. Aujourd’hui coupée de sa famille, elle est sans ressources dans le sud de l’Ethiopie en proie à la sécheresse.
La jeune fille, dont le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité, est venue chercher de l’aide dans une unité dédiée aux violences sexuelles ouverte en novembre à l’hôpital de Gode, ville de la région Somali.
Le sud-est de l’Ethiopie est durement frappé par la sécheresse historique qui accable depuis plus de deux ans la Corne de l’Afrique et a plongé dans la faim des millions de personnes.
Avec la misère, les mariages forcés et les violences faites aux femmes ont explosé.
Selon l’Unicef, qui a compilé des données officielles, dans les quatre régions les plus touchées par la sécheresse (Afar, SNPP, Somali, Oromia), le nombre de mariages d’enfants de moins de 18 ans, une pratique illégale, a plus que doublé au premier semestre 2022 (+131%), par rapport à la même période en 2021.
Pour de nombreuses familles, marier une fille présente un double avantage: cela permet de réduire le nombre de bouches à nourrir et les dots offrent un moyen de subsistance.
Celle de Bisharo « était de 3.000 birr » (50 euros environ), affirme l’adolescente, originaire d’une localité à quelques dizaines de kilomètres de Gode.
« Mes parents et ceux de mon mari se sont mis d’accord sur le mariage. Je ne le savais pas. Il (son époux, ndlr) est venu avant le mariage et m’a demandé de l’épouser mais j’ai refusé », raconte la jeune fille.
L’union avec un homme de 20 ans, issu du même clan que son père et déjà marié à une première épouse, a quand même eu lieu. Lire plus sur afrique.lalibre.be
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