La CEDEAO veut trois enfants maximum par femme d`ici 2030
La croissance démographique dans l’espace Cédéao commence à inquiéter les dirigeants de la sous-région. Les parlementaires ouest-africains et ceux de la Mauritanie et du Tchad préconisent de fait l’adoption de la politique à trois enfants maximum par femme d’ici 2030.
L’explosion démographique galopante source d’inquiétude pour l’Afrique de l’Ouest. Une équation que veut résoudre au plus vite la Communauté des Etats de la sous-région, la CEDEAO. Et pour faire face, pas une meilleure solution qu’une politique des trois enfants maximum par femme d’ici 2030.
C’est en tout cas, l’objectif que se sont fixé les parlementaires de l’organisation ouest-africaine, de la Mauritanie et du Tchad, lors d’une rencontre sur la démographie samedi à Ouagadougou, au Burkina Faso. « Les parlementaires de la Cédéao, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique », a déclaré le président du Parlement burkinabè, Salifou Diallo. Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6 % avec un taux de fécondité située à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation.
Objetcif : réduire de moitié le taux de fécondité
Une telle mesure permettrait la réduction de moitié du taux de fécondité le plus élevé au monde. Aujourd’hui, il est de 5,6 enfants par femme. Ce qui pourrait porter la population de l’Afrique de l’Ouest à environ un milliard d’habitants dont la moitié sera constituée de jeunes en 2050, selon les projections des Nations Unies. Le problème actuel, ont souligné les parlementaires ouest-africains, se situe au niveau des taux de croissance des pays estimé entre 5 et 6 .
Alors sans une maîtrise de la démographie, il sera difficile de faire face aux défis de développement. « Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique des pays qui est de l’ordre de 5 à 6 % avec un taux de fécondité située à 6 ou 7, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation », a martelé M. Diallo.
Désamorcer la bombe de la jeunesse
Pour les élus sous-régionaux, il est donc « urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace Cédéao pour promouvoir un réel développement viable et durable ». Dans la même veine, le président du Parlement du Bénin, Adrien Houngbédji, appelle à la définition d’un « équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active ».
Pour le président de la commission de la Cédéao, Marcel De Souza, il s’agira d‘« arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré », « La jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe : elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine », souligne-t-il.
La population de l’Afrique de l’Ouest est actuellement estimée à plus de 320 millions d’habitants, soit 30 % de la population totale de l’Afrique avec une croissance démographique très forte. Elle gagne près de dix millions d’habitants chaque année. Symbole du boom démographique, le Nigeria qui compte plus de 186 millions d’habitants, soit plus de la moitié de la population ouest africaine, pourrait voir sa population atteindre les 400 millions d’ici 2050, selon les projections du Population Reference Bureau de 2015.
Source: AFP
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