La Pologne va se retirer du traité européen sur les violences faites aux femmes

La Pologne va sortir du traité européen sur les violences faites aux femmes, a annoncé le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, samedi 25 juillet lors d'une conférence de presse. Celui-ci estime notamment que le texte allait à l'encontre des droits des parents en demandant aux écoles d'enseigner l'égalité homme-femme. Zbigniew Ziobro a indiqué que son ministère allait demander au ministère des Familles d'entamer la procédure dès lundi.

Adopté en 2011 par le Conseil de l'Europe, ce texte connu sous le nom de "convention d'Istanbul" (version pdf) est le premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes en vue de prévenir la violence sexiste. La Pologne a signé ce traité en 2012 puis ratifié, trois ans plus tard, la Convention d'Istanbul, à l'époque où le pays était gouverné par une coalition centriste.

"Il contient des éléments de nature idéologique, que nous considérons comme nuisibles", a estimé pour sa part Zbigniew Ziobro, membre du petit parti d'extrême droite Pologne solidaire (Solidarna Polska). Le parti Droit et justice (PiS), au pouvoir en Pologne, est proche de l'Eglise catholique et promeut une politique sociale conservatrice. L'hostilité envers les droits des homosexuels a été l'un des principaux thèmes d'Andrzej Duda lors de sa campagne pour un second mandat présidentiel à la tête de la Pologne.

Vendredi, des milliers de personnes, dont une majorité de femmes, ont manifesté à Varsovie et dans d'autres villes contre le projet de sortie du traité. "L'objectif est de légaliser les violences domestiques", a déclaré Magdalena Lempart, l'une des organisatrices de la manifestation dans la capitale. Certains manifestants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "PiS est l'enfer des femmes".