Dieynaba Sidibé, la graffeuse qui casse les codes au Sénégal

Surnommée Zeinixx, Dieynaba Sidibé est une graffeuse sénégalaise, qui a pu s’imposer dans le milieu du street art, encore dominé par des hommes. Grâce à ses fresques murales, elle milite en faveur des droits des femmes et s’exprime sur des questions sociales et environnementales.

Dieynaba Sidibé alias Zeinixx casse les codes dans le milieu du street art au Sénégal. Etant l’une des femmes pionnières de cet art au Sénégal, elle a décidé d’en faire un moyen pour promouvoir les droits des femmes. En quelques années, elle a participé à plusieurs évènements sur les femmes, des festivals au niveau national et international. Aujourd’hui, ses graffitis imposants et colorés ornent plusieurs mûrs de la capitale sénégalaise.

Très petite, Dieynaba se passionne pour la peinture. Tout son argent de poche, elle l’investit dans l’achat de pinceaux, de peintures… Elle se rêve en Léonard de Vinci, comme elle le confie dans une interview à France 24. Un rêve que ne partage pourtant pas sa mère qui souhaite plutôt que sa fille devienne médecin. Elle finira par étudier le management pendant quelques années, avant d’abandonner pour se consacrer au graffiti.

C’est sur un écran de télévision, qu’elle découvre pour la première fois, cet art, et réalise que le mûr peut être un véritable espace d’expression. Elle trouve par la suite la communauté des graffeurs du Sénégal et parvient à convaincre l’artiste Graffixx d’être son mentor. Auprès de lui, elle apprendra le graffiti, elle qui jusque-là, pouvait déjà dessiner des personnages de dessin animés comme Mickey…

Graffer en militant et militer en graffant

A travers son art, Dieynaba milite pour les causes qui lui sont chères, notamment celles qui touchent les femmes. En 2017, dans le cadre de la « Campagne octobre 2017 », elle a réalisé un graffiti pour la lutte contre le cancer des seins, devant le siège de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca). Elle a également participé à l’initiative des 16 jours d’activisme de l’ONU contre la violence basée sur le genre.

Elle a aussi pris part à plusieurs festivals internationaux de graffiti, entre autres le Festival Art Sanaa en Australie et a collaboré avec l’artiste Seb Humphreys (Order 55). Elle a aussi été invitée au Festival international de graffiti et street art en France.

Grâce à ses graffitis, elle a aussi contribué à sensibiliser contre les accidents liés à l’excès de vitesse.

En raison de son engagement, ses graffitis recouvrent les mûrs de lieux importants à Dakar, entre autres le mûr du Centre culturel Blaise Senghor depuis 2015 ; le mûr de l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal… Lire la suite sur africawomenexpert