M’ma Camara / journaliste reporter d’images : Il n’y a pas mieux que vous-même pour bien sculpter votre art
M’ma Camara, journaliste reporter d’images, occupe depuis 2013 le poste de Responsable adjointe du Bureau Apanews d’Abidjan, après avoir été correspondante de cette structure depuis 2007. Également présidente de l’Association de la Presse Étrangère en Côte d’Ivoire (Apeci), une organisation qui regroupe tous les journalistes, correspondants et assimilés de la presse internationale dûment accrédités en Côte d’Ivoire, M’ma Camara a collaboré avec plusieurs médias dont Radio Canada, Africa N1, TF1, Vox Africa , Al Jalzeera, Associaty Press, Bein Sport, VOA Afrique, Ubiznews… Cette femme audacieuse et entreprenante nous a ouvert son coeur…
Pouvez-vous nous présenter votre métier de journaliste reporter d’images ?
Permettez que je souligne, avant de répondre à votre question, que M’ma Camara est également présidente de deux organisations non gouvernementales. ‘’Mafondation’’, solution complète aux démarches de réduction du gaspillage alimentaire et de revalorisation des surplus et produits invendus ou inutilisés, est un instrument de lutte contre la pauvreté et le gaspillage alimentaire. Elle stimule également la responsabilité citoyenne, encourage les pratiques responsables et apporte son soutien aux personnes qui éprouvent des difficultés à se nourrir. Et ‘’Mahmédias’’ qui prône l’éducation aux médias, l’égalité professionnelle, un vecteur de performance et de croissance, stimule la responsabilité et la qualité du journalisme et encourage les pratiques professionnelles. Elle met gratuitement à la disposition des jeunes, et surtout des femmes qui ont des projets novateurs pour le développement de l’Afrique, les supports de communication de ses partenaires. Elle prône également le journalisme de développement en encourageant les femmes et les hommes des médias à l’entrepreneuriat, à privilégier l ‘égalité des chances, à favoriser les jeunes, à découvrir la culture et le langage des médias.
Revenant à la question, disons que le Journaliste reporter d’images (JRI) c’est à la fois être rédacteur, reporter, cameraman, preneur de son, monteur. Le JRI est presque une équipe à lui seul. Il propose des sujets de reportage ou d’enquête (actualité chaude ou magazine) à sa rédaction et tourne ceux-ci en autonomie. Le JRI doit pouvoir recueillir, vérifier et traiter, en choisissant notamment un angle pertinent pour traiter un sujet. Chaque sujet que vous traitez est une expérience et chaque expérience se vit différemment et avec satisfaction. Le JRI Réalise des reportages télévisés. Sur le terrain, il recueille des images et du son grâce à sa caméra, et mène des interviews. Avant le tournage, le journaliste prépare son sujet, appelle les personnes à interroger, mène une enquête préalable pour que son reportage soit pertinent. Une fois les images tournées, il lui faut encore les monter, c'est-à-dire choisir les plans intéressants, couper des séquences et rédiger un commentaire audio.
Le parcours est souvent tortueux, semble-t-il. Dites-nous, comment êtes-vous devenue journaliste reporter d’images ?
Rien de spécial, juste quelques parchemins glanés ça et là pour donner une sérieuse orientation à mes ambitions. Avant de parler de parcours, je suis diplômée d’un BTS en gestion Commerciale, puis titulaire de deux masters en marketing management, et en communication option journalisme d’investigation. J’ai débuté mon expérience dans le Cinéma en tant que Réalisatrice de cinéma avec Arentess de Bonnalii. C’est avec lui que j’ai touché pour la première fois à une caméra et pris contact avec un banc de montage. J’ai continué mon petit chemin à la Radio avec Sidibé de Maféré pour le compte de Radio Canada dans l’émission Tam Tam d’Afrique. Ce qui, bon nan malan, m’a permis de me retrouver à Africa N1 avec Sermé Lassina, ensuite APA news, Vox Africa. A Vox Africa, j’ai été chef d’édition et rédactrice en chef du Bureau Afrique de l’ouest…. Je suis actuellement chef de bureau adjoint de APA news du bureau d’Abidjan.
Le déclic qui vous a poussée à faire du journalisme ?
Je suis très curieuse, Observatrice de nature avec une mentalité critique, d’équilibriste et décisionnaire. A cela, il faut ajouter ma rigueur, et mon intuition développée.
Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être journaliste reporter d’images?
En toute chose il faut d’abord aimer son métier. Être disponible et disposé, une bonne culture générale de base s'impose. Il faut aussi des qualités d'expression écrite et orale, un esprit créatif, une curiosité intellectuelle toujours en éveil, un esprit d'analyse et de synthèse, une certaine originalité, de la rigueur, l'exactitude, et être dynamique. Le JRI doit bien souvent faire ses premiers pas en travaillant à la pige. C'est-à-dire en proposant ses services à différentes agences sous forme de missions ou de projets, en vue de se faire connaître auprès d'elles. Savoir montrer sa motivation et développer son propre réseau sont donc essentiels pour entreprendre une carrière de journaliste reporter d'images.
Y a-t-il un fait particulier qui vous fait aimer votre métier ?
J’aime découvrir... Devenir journaliste reporter d’images est une carrière passionnante. C'est le métier idéal pour les amoureux de découvertes, de voyages, de rencontres et de partages. Dans cette spécialité la curiosité s'impose ainsi que la culture générale, pour analyser un événement et le mettre en perspective. La maîtrise de la langue écrite et orale est impérative, celle de langues étrangères devient de plus en plus indispensable. Tenace, réactif, le JRI possède les mêmes qualités qu’un journaliste presse et est capable de gérer toute la partie technique liée au montage audio et vidéo.
Quelle vision avez-vous aujourd’hui de votre métier de journaliste reporter d’images?
La polyvalence est la clef de ce métier. Le Journaliste reporter d’images est le fruit de l’évolution de l’audiovisuel. Il représente une rédaction à lui seul.
Y a-t-il assez de femmes journalistes reporter d’images en Afrique ?
Non, c’est dommage! Il n’y a pas assez de femmes Journalistes reporter d’images surtout en Afrique ou nous pouvons estimer à 1/20 le nombre de femme JRI en Afrique. Et c’est dommage et pourtant prometteur et plein de challenges. J’encourage les femmes qui suivent nos pas. Moi de mon côté j’ai décidé d’accompagner ces valeureuses femmes dans cette spécialité d’avenir audiovisuelle. Et pour y arriver, à partir du mois de juin j’organise des masters classes sur le journaliste reporter d’images (JRI) pour des femmes journalistes en Côte d’Ivoire. Je compte former une cinquantaine de femmes dans cette spécialité gratuitement. Sur l’écriture du montage vidéo et le langage de prise de vue.
Un mot sur la journée des droits des femmes
C’est une occasion annuelle de rappeler les réalisations des femmes, leurs luttes et les obstacles qui les séparent encore de l’égalité avec les hommes. Ce que j’aimerais dire aux femmes, c’est que l’investissement durable se trouve dans la stratégie de planification. Plus vous êtes ambitieux, plus vous vous donnez les moyens de vous enraciner dans ce secteur. Le travail est une passion et le travail bien fait et reconnu est le premier salaire que chaque femme doit pouvoir se procurer avant les pécules de la fin du mois. Le seul parcours de combattante en tant que femme entreprenante est de pouvoir surmonter sa peur et de s’affirmer. S’affirmer, c’est se faire confiance, et se faire confiance, c’est être le propre artisan de sa réussite. Il n’y a pas mieux que vous-même pour bien sculpter votre art.
Florence Bayala
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