Prendre régulièrement du paracétamol pourrait affecter l'audition...

OUÏE – Des chercheurs américains assurent que les personnes qui prennent du paracétamol ou de l’ibuprofène plus de deux fois par semaine abîmeraient plus vite leur oreille interne. Ces antidouleurs accéléreraient en effet la perte auditive.

C’est un réflexe pour beaucoup d’entre nous. En cas de douleurs, de maux de tête ou de fièvre… un comprimé de paracétamol ou d’ibuprofène vient à notre rescousse. Et pour cause, les analgésiques sont très bien tolérés par l’organisme. Ils ont aussi l’avantage d’être vendus en pharmacie sans ordonnance. 

Mais la prise de ces médicaments n’est pas si anodine. Des effets secondaires, parfois lourds de conséquences, peuvent  apparaître en cas de surdosage, même faible. De précédentes études ont ainsi pointé du doigt des risques pour le foie, pour les reins ou pour le cœur. De nouveaux travaux, publiés dans la revue American Journal of Epidemiology, viennent un peu plus noircir le tableau. Leurs résultats révèlent qu’une prise régulière d’analgésique pourrait endommager l’oreille interne et favoriser la perte auditive. 

10% de risque en plus pour les anti-inflammatoires

Pour arriver à ce constat, les chercheurs de la Havard Medical School et du Brighman and Women’s Hospital (Etats-Unis) ont récolté les données de 55.850 femmes participant à une étude intitulée la Nurses Health Study. Les volontaires étaient alors âgés de 44 à 69 ans. En plus de la fréquence de prise des analgésiques, les scientifiques ont suivi l’évolution de leur ouïe. Bien sûr, pour ne pas fausser les résultats, ils ont écarté les facteurs de confusion tels que le tabagisme, le poids ou l'âge. 

Verdict : près de 33% des volontaires ont rapporté une moins bonne ouïe à la fin de la recherche. Une perte auditive qui serait directement associée à la prise régulière de paracétamol et d’ibuprofène, mais pas d’aspirine. Dans le détail, le recours au paracétamol sur plus de 6 ans accentuerait le risque de surdité de 9%. Celui-ci passe à 10% pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens sur la même période. Les patients auraient besoin d’être plus conscients des effets provoqués par l’utilisation des analgésiques à long terme. Le constat est dressé, mais l’explication demeure un mystère. Les chercheurs avancent tout de même une théorie. Selon eux, les médicaments pourraient endommager l’oreille interne en diminuant l’afflux sanguin à cet endroit, et donc l’apport en oxygène. De quoi affecter les cellules qui tapissent les oreilles.
Cette étude souligne une fois de plus que les médicaments vendus sans ordonnance ne sont pas sans danger.  "Les patients auraient besoin d’être plus conscients des effets provoqués par l’utilisation des analgésiques à long terme", rappelle ainsi le principal auteur de cette étude, le Dr Gary Curham. Si la douleur persiste au-delà de cinq jours consécutifs, mieux vaut donc consulter un médecin. De plus, les adultes ne doivent pas dépasser les quatre grammes par jour, en respectant quatre heures d’intervalle entre deux prises. 

 

Source : autre presse