L’endométriose en Afrique : lever le tabou et améliorer la prise en charge médicale
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche des millions de femmes à travers le monde, y compris en Afrique. Pourtant, sur le continent, elle demeure largement méconnue, sous-diagnostiquée et entourée de nombreux tabous. Pour beaucoup de femmes, les douleurs menstruelles intenses, les règles abondantes, la fatigue chronique ou les difficultés à concevoir sont encore perçues comme normales, voire comme une fatalité liée au fait d’être femme.
Cette banalisation de la douleur féminine est l’un des principaux obstacles à une prise en charge précoce. Dans de nombreuses cultures africaines, parler des règles reste un sujet sensible, parfois même interdit. Les jeunes filles apprennent très tôt à endurer en silence, sans poser de questions. Résultat, certaines femmes vivent avec l’endométriose pendant dix ans ou plus avant d’obtenir un diagnostic.
Sur le plan médical, les défis sont nombreux. Le manque de spécialistes formés, l’accès limité aux examens d’imagerie adaptés et le coût élevé des soins rendent le parcours médical difficile. Dans certains cas, les douleurs sont psychologisées ou minimisées, renforçant le sentiment d’incompréhension et d’isolement des patientes.
Pourtant, une meilleure information pourrait changer des milliers de vies. Reconnaître que des règles très douloureuses ne sont pas normales est la première étape. Former les professionnels de santé, sensibiliser les familles et intégrer la santé menstruelle dans l’éducation scolaire sont des leviers essentiels pour améliorer la situation.
Lever le tabou autour de l’endométriose en Afrique, c’est aussi reconnaître le droit des femmes à vivre sans souffrir. C’est affirmer que la douleur n’est pas un destin et que la santé féminine mérite une attention sérieuse, respectueuse et adaptée. Briser le silence, c’est offrir aux femmes la possibilité d’être écoutées, soignées et accompagnées avec dignité.
Adama Doumbia
Articles similaires
A Voir aussi
Recette
Newsletter
Abonnez vous à la newsletter pour recevoir nos articles en exclusivité. C'est gratuit!
Commentaires