Projet de révision de la constitution ivoirienne : le GOFEHF se bat pour le droit des femmes et l'égalité homme-femme

Le GOFEHF (Groupe des Organisations Féminines pour l’Egalité Homme-Femme) composé de 17 réseaux et organisations féminines mène depuis 2014 des actions soutenues afin de parvenir à une égalité en droits et dans les faits et ce dans un délai raisonnable en Côte d’Ivoire.

Le GOFEHF considérant la décision du Chef de l’Etat de procéder à la révision de la constitution, saisit cette opportunité pour y intégrer des éléments permettant d’accélérer l’avènement de l’égalité du genre en Côte d’Ivoire.

Pour y parvenir, un atelier s'est tenu les 16 et 17 février dernier à l'AIBEF. Il s'agit d'un atelier de proposition de contribution au projet de Révision de la Constitution. Ce document élaboré sera versé à la Commission Technique chargée de conduire le processus de révision de la constitution.

L'objectif principal de cet atelier est de renforcer la constitution de la côte d’Ivoire en genre pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de la vie active.

Durant ces deux jours de réflexions, le GOFEHF et ses membres ont bénéficié de l'expertise du Professeur Gadji Abraham, juriste constitutionnaliste et enseignant à la faculté de Droit de l'Université Felix Houphouët Boigny d'Abidjan. Il leur a permis de voyager à travers les constitutions ivoirienne, sénégalaise et rwandaise dans une approche comparative afin de les enrichir des avancées constitutionnelles dans ces pays reconnus aujourd'hui comme les modèles pour ce qui est de l'égalité entre homme et femme.

Pour Mme Rachel Gogoua, présidente du GOFEHF, cet atelier n’a pas pour objectif de faire une analyse juridique ou politique de la Constitution ivoirienne. Mais plutôt, de contribuer à la réflexion sur le projet de révision annoncé par le chef de l’Etat.

Il ressort donc de ces deux jours de travaux, selon les institutions, les recommandations suivantes :

A l'endroit du gouvernement

- Intégrer le GOFEHF dans le comité technique chargé de travailler sur le projet de révision de la constitution,

- Doter le conseil national de la femme d'une personnalité juridique et d'une autonomie juridique et prendre une loi qui détermine son attribution et son fonctionnement,

- Doter l'observatoire national de l'équité et du genre d'une personnalité juridique et d'une autonomie juridique et prendre une loi qui détermine son attribution et son fonctionnement,

- Faire de l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de la vie active, objectif politique qui s'impose à toutes les institutions et structures. Cet objectif doit être inscrit dans les attributions, primaire, ministre, cour suprême, sociétés d'état,

- Instituer un prix annuel appelé "Prix de l'Egalité" qui pourrait être attribué chaque année aux meilleures entreprises du secteurs privé, public et parapublic, des institutions et des ministres qui auront le plus contribué à l'égalité,

- Mettre en place un fonds judiciaire de soutien aux femmes en politique,

- L'élaboration et l'adoption d'un schéma d'institutionnalisation de l'intégration du genre à tous les niveaux de la base au sommet.

A l'endroit de l'Assemblée Nationale

Adopter une série de mesures progressistes et urgentes à savoir :

- Voter (i) d'une loi modifiant le code électoral et instituant l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives pour les élections 2015-2016,

- Voter une loi générale sur l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de la vie active.

A coté des recommandations, aussi, des doléances ont-elles été formulées. Ce sont :

- L'activation du comité bipartite de travail entre le GOFEHF et le Ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l'Enfant relatif à la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes,

- L'institution d'une maison de l'égalité, comme c'est le cas de la maison de la presse auprès du Bloc Ministériel.

Telles sont les "ambitions" du GOFEHF. L'atelier a donc été clos par la représentante de Madame Yao Euphrasie, Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l'Enfant, marraine de ces activités.


Yolande Jakin