Épargnée par les tueurs engagés par son mari, elle va à ses propres funérailles

Une femme a échappé aux tueurs à gage engagés par son mari avant de se rendre à ses propres funérailles. Partie assister aux funérailles de sa belle-mère, Noela Rukundo a été kidnappée par des tueurs à gages engagés par son mari... Qui l'ont finalement relâchée. Son mari a été condamné à neuf ans de prison.

Son histoire pourrait servir de scénario à un film. Partie au Burundi assister à des funérailles, Noela Rukundo, qui habite en Australie, a failli être assassinée par des tueurs engagés par son mari, qui ont finalement décidé de lui laisser finalement la vie sauve. La victime a donc pu assister à ses propres obsèques, organisés, là encore, par son "tendre" époux, comme le rapporte la BBC dans un article publié vendredi.

"J'ai eu l'impression que ma tête allait exploser"

Tout commence le jour où Noela Rukundo se rend au Burundi, pour assister aux funérailles de sa belle-mère, "la dernière personne qu'[elle] appelle 'maman'". Au moment où elle s'apprête à se coucher, son mari la contacte et s'étonne de la savoir au lit si tôt. Il lui conseille alors de sortir prendre l'air. Ce qu'elle fait. Mais lorsqu'elle ouvre la porte, Noela Rukundo se trouve nez-à-nez avec un homme armé, qui pointe un pistolet dans sa direction. Après un trajet en voiture, la femme est conduite dans un bâtiment où elle est attachée à une chaise. Elle apprend rapidement l'identité du commanditaire. "Ils m'ont demandé: 'qu'as-tu fait à cet homme? Pourquoi nous demande-t-il de te tuer?' Et je leur ai répondu: 'Quel homme? Je n'ai aucun problème avec personne!'" explique-t-elle à la BBC. Ce à quoi les tueurs répondent: "Ton mari!" Un choc pour Noela Rukundo, et encore plus lorsqu'elle entend au téléphone son mari leur demander de la tuer. "J'ai entendu sa voix. Je l'ai entendu. J'ai eu l'impression que ma tête allait exploser", témoigne-t-elle, avant d'ajouter: "Je savais que c'était un homme violent. Mais je ne le croyais pas capable de me tuer. Je l'aimais de tout mon coeur!"

"Est-ce que c'est bien toi?"

Mais Noela Rukundo n'est pas au bout de ses peines. A sa grande surprise, ses ravisseurs lui annoncent qu'ils ne la tueront pas, car ils ne touchent "pas aux femmes et aux enfants". Ils en profitent toutefois pour extorquer un peu plus d'argent à son mari, lui faisant croire qu'ils l'ont bel et bien exécutée. Libre, elle retourne en Australie, où elle constate que son mari a informé sa communauté de son "décès". Noela Rukundo se rend alors à ses propres funérailles et attend que son mari ait raccompagné un groupe de personnes avant de faire son apparition. "Il a eu peur, il n'en croyait pas ses yeux. Et puis il s'est dirigé vers moi, lentement, comme s'il marchait sur du verre pilé" raconte-t-elle. "Il m'a touché l'épaule, et a sursauté. Et puis il m'a dit: 'Noela, c'est bien toi? Il s'est mis à crier: 'Je suis désolé pour ce que j'ai fait!’’ L'homme a été condamné à neuf ans de prison par la justice de Melbourne, ayant agi "par jalousie" selon lui. Noela Rukundo, exclue de sa communauté car jugée responsable de l'emprisonnement de son mari, explique pour sa part à la BBC "commencer une nouvelle vie".

 

Source : express.fr