'' Une bonne bière, un morceau de viande, ça soulage la tête`` : à Ouagadougou, les maquis font de la résistance

Dans la capitale burkinabée, les bars à ciel ouvert ne désemplissent pas malgré l’inflation et la crise sécuritaire, alors que les djihadistes incendient les débits d’alcool dans certaines régions du pays.

Il est 17 heures, la bière coule à flots et des éclats de rire résonnent dans un « six-mètres », une ruelle en terre de Ouagadougou. Chaque soir à l’heure de la « descente » (la sortie des bureaux), Moussa Sidibé et ses amis se retrouvent chez Serge, un vieux copain qui a ouvert une buvette devant chez lui après avoir perdu son emploi, il y a dix ans. Quelques chaises en plastique, un petit toit de tôle ondulé, des rafraîchissements. Dans la capitale burkinabée, cela suffit pour ouvrir son « maquis », le nom de ces bars à ciel ouvert. On en compte plus de 3 000, soit vingt fois plus que les pharmacies. Et malgré la crise et l’inflation, ils ne désemplissent pas.

La concurrence est telle que les établissements rivalisent de superlatifs pour vanter leur spécialité : la boisson « la plus fraîche », le « meilleur poulet bicyclette », un menu qui propose du lion ou du « phacochère grillé ». « Une bonne bière, un morceau de viande, ça soulage la tête », préconise Fulgence Tiendrebeogo, dit « Fili », le gérant d’un maquis spécialisé en steaks de cheval depuis 1974. Une manière aussi de « résister », estime-t-il, alors que les djihadistes incendient les débits d’alcool dans certaines régions du pays...LIRE LA SUITE SUR LEMONDE

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