Afrique du Sud : une ministre suspendue pour un déjeuner en plein confinement
Alors que les populations souffrent du confinement, la ministre des Communications Stella Ndabeni-Abrahams a été surprise en train de déjeuner en bonne compagnie.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux ce mercredi 8 avril, Stella Ndabeni-Abrahams, ministre sud-africaine des Communications rompt le silence : « Je suis profondément désolée pour mes actions. » Son tort ? Avoir participé à une fête chez des amis en violation flagrante du confinement anti-coronavirus instauré dans le pays par le président Cyril Ramaphosa depuis le 27 mars. Elle a été aussitôt dénoncée sur les réseaux sociaux et le chef de l'État l'a suspendue de ses fonctions pour deux mois. Avant la ministre sud-africaine, l'actrice nigériane Funke Akindele avait, elle aussi, provoqué un tollé général en organisant chez elle une fête grandiose en présence de nombreuses célébrités. Ironie de l'affaire, elle était apparue dans une publicité de prévention où elle demande aux Nigérians d'observer les règles de distanciation sociale.
En tout cas, si Stella Ndabeni-Abrahams n'a pas perdu son poste, ses explications interviennent bien trop tard pour les Sud-Africains. L'ancien vice-ministre de l'Enseignement supérieur, Mduduzi Manana, qui organisait le déjeuner avait dans un premier temps déclaré qu'elle était venue ramasser des masques et des équipements de protection chez lui avant de rester pour le repas. Puis il avait avancé l'excuse que Ndabeni-Abrahms était là pour l'aider avec sa fondation. Manana avait légendé la photo publiée sur son compte Instagram : « C'était génial d'accueillir une ancienne collègue et chère sœur Stella Ndabeni-Abrahams après son travail de terrain dans la lutte contre le Covid-19. » Depuis celle-ci a été supprimée. Entre-temps le hastag #StellaLunch est apparu sur les réseaux sociaux.
Le président Ramaphosa a imposé à ses 57 millions de concitoyens de rester chez eux jusqu'au 16 avril pour enrayer la pandémie de Covid-19, qui a infecté plus de 1 700 personnes et fait 13 morts dans son pays. Il est monté au créneau. Après avoir convoqué Stella Ndabeni-Abrahams, il a décidé qu'elle serait « suspendue pendant deux mois, dont un mois sans traitement » et le chef de l'État lui a ordonné de « présenter des excuses publiques à la nation », a annoncé la présidence mercredi. « Le confinement national s'impose à tous les Sud-Africains », a-t-il rappelé dans un communiqué. « Aucun d'entre nous, et encore moins un membre de l'exécutif, ne doit saboter notre effort national pour sauver des vies », a-t-il insisté, « personne n'est au-dessus des lois ». Jackson Mthembu exercera les fonctions de ministre des Communications et des Technologies numériques pour la durée de la suspension de Ndabeni-Abrahams. Depuis cet incident les appels au renvoi de la ministre se multiplient.
Cyril Ramaphosa a également indiqué que « la justice suivra son cours » pour déterminer si sa ministre est passible de poursuites. L'état d'urgence, imposé par les autorités sud-africaines dans le cadre de la lutte anti-coronavirus, prévoit des peines maximales de six mois de prison et de fortes amendes pour tous les contrevenants. Si la classe politique africaine est sur ses gardes, en Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern a rétrogradé son ministre de la Santé, David Clark, après que ce dernier a conduit sa famille à la plage à 20 kilomètres de sa maison – en violation des règles de confinement. En Écosse, la cheffe des services sanitaires, Catherine Calderwood, a démissionné pour avoir contrevenu à sa propre recommandation de rester chez soi pour éviter au virus de se propager. Elle a reconnu s'être rendue à deux reprises dans sa résidence secondaire.
Source : lepoint.fr
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