Affaire Semenya: le TAS rejette l’appel de Caster Semenya contre le règlement de l’IAAF
Le Tribunal arbitral du sport a néanmoins jugé ce règlement discriminatoire.
Les trois arbitres du Tribunal arbitral du sport (TAS) ont rejeté mercredi, à la majorité, l’appel déposé par l’athlète sud-africaine Caster Semenya et la fédération sud-africaine d’athlétisme (ASA). Celles-ci s’opposaient au règlement de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) concernant les athlètes avec des différences de développement sexuel (Règlement DDS). Le TAS a jugé ce règlement discriminatoire mais pas « invalide ».
Le règlement DDS est « discriminatoire mais constituait un moyen nécessaire, raisonnable et proportionné d’atteindre le but recherché par l’IAAF, à savoir de préserver l’intégrité de l’athlétisme féminin dans le cadre de certaines disciplines (du 400m au mile) », a précisé l’instance lausannoise dans un communiqué.
Le nouveau règlement de l’IAAF, qui devait entrer en vigueur le 1er novembre 2018 et qui était suspendu en attendant la décision du TAS, impose aux femmes « hyperandrogènes » de faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone (produit naturellement) pour participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m).
Difficultés d’application
Si le TAS valide par sa décision le règlement DDS de l’IAAF, il émet des réserves sur la difficulté de le mettre en application. « La difficulté d’appliquer un principe de responsabilité objective en fixant un seuil concernant le taux de testostérone à respecter et les conséquences éventuelles en cas de dépassement temporaire et involontaire de ce seuil. La difficulté de prouver un véritable avantage athlétique chez les athlètes soumises au Règlement DDS sur les distances du 1500m et du mile. Les éventuels effets secondaires du traitement hormonal (prise de contraceptifs par voie orale), qui pourraient ultérieurement démontrer chez certaines athlètes une impossibilité pratique de se soumettre au règlement DDS. »
La sentence du TAS, très argumentée, est développée dans un document de 165 pages encore tenu confidentiel. Elle peut encore être contestée devant un tribunal fédéral suisse dans un délai de 30 jours. Il est vraisemblable que Semenya, soutenue par sa fédération et toute une nation, se tournera maintenant vers la justice helvétique.
La Sud-Africaine triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016) n’est pas la seule athlète qui pourrait être affectée par ce règlement. Les médaillées d’argent et de bronze du 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya) ont également été confrontées à des questions sur leur taux de testostérone.
Source : lesoir.be
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