Saignements pendant la grossesse : faut-il s`inquiéter ?

Si certains saignements sont bénins durant la grossesse, d’autres doivent par contre donner l’alerte, car ils peuvent cacher une complication plus ou moins sévère. On fait le point.

Les saignements de nidation

Totalement bénins, ces saignements apparaissent en tout début de grossesse : ils sont liés à la nidation de l’ovule fécondé. Ce dernier doit en effet "creuser son nid" dans la paroi de l’utérus, ce qui explique ces légères pertes de sang… Généralement, il ne s’agit que de petites traces brunâtres ou rosées, éventuellement accompagnées de vagues tiraillements ou de douleurs semblables au syndrome prémenstruel.

Les "règles anniversaires" du premier trimestre

C’est durant le premier trimestre de grossesse que les saignements sont les plus fréquents : environ une femme enceinte sur quatre en est atteinte. Heureusement, dans la plupart des cas, il ne s’agit que de petits saignements vaginaux anodins (aussi appelé spottings) apparaissant de préférence au moment où vous auriez dû avoir vos règles, d’où leur surnom ! Comme les véritables menstruations, leur apparition est liée à votre cycle hormonal. Ces pertes sont un peu plus importantes que pour les saignements de nidation, mais elles demeurent tout de même plus légères que de véritables menstruations. Leur couleur varie du rouge au brunâtre.

Les autres causes bénignes de saignements durant le premier trimestre

Il existe bien d’autres causes de saignements possibles durant le premier trimestre. Certaines sont heureusement très bénignes : vous pouvez par exemple constater de légères pertes de sang après un rapport sexuel. Rien de bien inquiétant : cela est lié aux bouleversements hormonaux de la grossesse, qui peuvent fragiliser la paroi du col de l’utérus. Autre cause de saignement possible : la présence d’un fibrome utérin (tumeur bénigne). C’est rarement important, mais un suivi gynécologique est recommandé au cas où. Enfin, vous pouvez aussi souffrir d’un trouble de la coagulation sanguine (exemple : maladie héréditaire de Von Willebrand) : les saignements peuvent alors être assez impressionnants, sans qu’il y ait pour autant de danger pour le bébé.

Les causes plus sévères de saignements durant le premier trimestre

Malheureusement, dans certains cas, les saignements sont dus à des problèmes plus graves. Ils peuvent notamment être la manifestation d’une fausse couche ou d’une grossesse extra-utérine (l’embryon se développe à l’extérieur de l’utérus, en général dans une trompe de Fallope : il faut mettre un terme à la grossesse). Les saignements sont alors abondants, et s’accompagnent généralement de crampes abdominales très douloureuses.

Saignements pendant le premier trimestre : quand consulter ?

Si de légers saignements sont habituels et sans gravité durant le premier trimestre, il est important de consulter quand vos pertes durent longtemps (deux à trois heures consécutives) et/ou sont très abondantes (exemple de référence : vous utilisez une maxi serviette hygiénique en une heure). Consultez d’autant plus rapidement si ces saignements sont accompagnés de vives douleurs abdominales, de douleurs à l’épaule (signe particulier de certaines grossesses extra-utérines) et/ou d’une perte de connaissance.

Les saignements des second et troisième trimestres : quand consulter ?

Avoir de petites pertes de sang après un rapport sexuel ou un examen vaginal est encore plus courant en fin de grossesse que durant le premier trimestre : ne vous inquiétez pas, c’est vraiment sans gravité ! Dans les autres cas de figure, la consigne est simple : une perte de sang durant les deuxième ou troisième trimestres n’est pas normale, et doit donc toujours faire l’objet d’une consultation pour en déterminer sa cause. Cela ne veut absolument pas dire que vous avez forcément quelque chose de grave ! Dans les faits, vous pouvez par exemple avoir une infection urinaire : prise en charge rapidement, elle restera sans danger pour vous comme pour votre bébé. Cependant, les pertes de sang peuvent aussi venir d’un décollement du placenta, en particulier durant le troisième trimestre : le sang est alors souvent noirâtre… Si le décollement est léger, la grossesse peut normalement être menée jusqu’au bout sans encombre. Le cas du placenta praevia (placenta mal positionné) est par contre plus délicat : une hospitalisation est souvent nécessaire jusqu’à l’accouchement. Dans les cas les plus graves, bébé doit être mis au monde par césarienne en urgence : il recevra alors les soins adaptés à son niveau de prématurité.

 

Source: femmeactuelle.fr