Comment surmonter un déni de grossesse ?

La grossesse est, en théorie, une petite bulle de bonheur pendant laquelle on est attentive à ce bébé qui grandit. On caresse ce ventre qui s’arrondit, on prépare soigneusement l’arrivée du nouveau-né, on profite de ces neuf mois magiques à fond. On se prépare aussi à sa nouvelle vie de maman. Et puis parfois, rien de tout cela ne se produit, et la future maman n’apprend sa grossesse que tardivement, au bout de plusieurs mois, voire quelques jours seulement avant l’accouchement. Le déni de grossesse est un sujet encore tabou et une expérience difficile à accepter. Comment alors le surmonter et se projeter dans sa future vie de mère ?

Quels sont les symptômes du déni de grossesse ?

En général, une grossesse est assez facile à repérer, même si vous n’êtes pas spécialement en mode « essais bébé » ! Un retard de règles est un premier signe annonciateur, suivi de changements qui ne trompent pas : la poitrine est tendue voire douloureuse, les nausées et la fatigue du premier trimestre apparaissent, vos jeans deviennent vite un peu serrés.

Dans le cas d’un déni de grossesse, aucun de ces symptômes ne survient, ce qui le rend difficilement repérable. La future maman ne grossit pas, ne change pas de morphologie, ne ressent pas les mouvements du bébé et ne connaît pas l’apparition du masque de grossesse. Il n’y a pas d’aménorrhée, c’est-à-dire pas d’absence de règles. Le corps reste le même et la vie quotidienne continue tout à fait normalement, sans semer d’indices sur les formidables chamboulements qui se trament à l’intérieur.

On distingue le déni de grossesse partiel (la gestation est découverte entre le deuxième trimestre de grossesse et le terme) et le déni de grossesse total : elle est alors découverte au moment d’accoucher, quand la femme enceinte en vient à consulter en urgence pour des douleurs abdominales qui s’avèrent être des contractions de travail.

Il s’agit d’un phénomène peu commun, mais pas si rare puisque 1000 à 2000 femmes font un déni de grossesse chaque année en France.

Le déni de grossesse n’est pas une pathologie, il est considéré depuis 1985 comme un trouble psychiatrique, un phénomène inconscient qui trouve sa source dans les mécanismes psychiques. Le psychisme bloque les manifestations de la grossesse pour lui ôter toute réalité et empêcher la femme d’en avoir conscience. Ce phénomène de défense et de protection se déclenche pour des raisons qui sont propres à chacune et qui peuvent trouver leur source dans une histoire personnelle difficile, des traumatismes passés ou actuels, comme un viol ou des actes de violence, ou encore un rapport complexe au corps, à la féminité, à la maternité ou à la sexualité…

Comment savoir si on fait un déni de grossesse ?

Le déni de grossesse peut toucher toutes les femmes, quels que soient leur âge, leur catégorie socioprofessionnelle, leur mode de vie…Il peut toucher des femmes qui ont déjà des enfants, comme des primipares !

Quelques petits signes peuvent alerter sur le déni de grossesse : la femme enceinte peut, par exemple, se plaindre de douleurs intestinales (qui sont en fait les mouvements du bébé) ou de mal de dos (le ventre restant plat, l’utérus s’étire vers le haut et le fœtus se développe le long de la colonne vertébrale, ce qui peut entraîner des douleurs aux lombaires). Ces signes restent très discrets et ne sont pas forcément associés d’emblée à une grossesse, d’autant que le cerveau a tendance à atténuer les sensations : les coups de pieds si caractéristiques des bébés sont mal interprétés et s’apparentent plutôt, selon les dires des femmes enceintes, à des gargouillements ou à un dérangement intestinal.

L’illusion est telle que l’entourage (votre conjoint, vos collègues, vos amis…) ne remarque pas non plus de changements et que les médecins peuvent aussi passer à côté du diagnostic. La grossesse peut d’ailleurs être découverte de façon fortuite, lors d’un autre examen médical. La seule façon de savoir si on fait un déni de grossesse est donc d’effectuer un test de grossesse à la maison ou une prise de sang car les taux d’hormones restent les meilleurs indicateurs. LIRE PLUS SUR daylilyparis.com