"J'ai accouché deux fois la même année"
Virginie a accouché depuis deux mois quand elle tombe à nouveau enceinte. Une bébé surprise synonyme de bonheur mais aussi de questionnements, pour la jeune maman dont le conjoint est également papa de deux grands enfants. Elle nous raconte.
Une petite fille après 6 ans d'essais bébé
J'avais 36 ans et en couple depuis 6 ans. Six années pendant lesquelles, avec David, mon compagnon, nous avons essayé d'avoir un enfant, sans pour autant être dans une démarche "active". Lui en avait déjà deux, de 10 et 15 ans. Cette grossesse a mis du temps à arriver, elle s'est faite naturellement. Et ça a vraiment été une période heureuse. Je n’avais pas de nausées, pas de symptômes, aucun désagrément. C’était vraiment du bonheur. Le seul aspect stressant a été l'attente du résultat du DPNI, le dépistage de la trisomie 21, car il y avait un risque. Une fois reçu, j'ai vite été rassurée. Le 13 janvier 2018, j'étais à la maison lorsque j'ai perdu les eaux. Nous sommes partis tranquillement à la maternité. Ma fille était en avance de plus de 5 semaines. Toutefois, je n'étais pas inquiète. Je voyais des bébés si petits en service de néonatalité qu'en la regardant, j'étais convaincue qu'elle irait bien, même si elle était prématurée. Je ne me suis pas trompée.
De retour à la maison, j'étais à la fois très heureuse et très impressionnée. C'était une période de découvertes, j'avais tout à apprendre. Au début, j'avais peur de mal faire, je n'osais pas trop la toucher. Et puis petit à petit, j'ai pris du recul, et ça a été la fusion.
Une deuxième grossesse dans la foulée
Après la naissance de Louise, j’ai ressenti le besoin d’avoir à nouveau un lien social. Je suis revenue au bureau, ravie de retrouver ma vie professionnelle. Je me souviens avoir parlé de mes cheveux avec une collègue, car contrairement à beaucoup de jeunes mamans, ils ne tombaient pas et restaient denses et vigoureux. Et pour cause ! J'avais du retard dans mon cycle et très vite, j'ai eu comme un pressentiment. Le 1er mai, je faisais un test de grossesse qui s'avérait positif. Ayant mis 6 ans à avoir un premier enfant, je n’avais pas pensé tomber enceinte par la suite. De plus, mon conjoint ne souhaitait pas un autre enfant. Moi, c'était mon rêve, mais j'avais fini par abandonner l'idée.
Quand j'y repense, j’étais en plein régime post-accouchement, et je n’arrivais plus à maigrir, comme si mon corps stockait. Je pense qu'il savait que j’étais enceinte, depuis quasi 2 mois déjà, alors que Louise venait d'avoir seulement 4 mois.
Préparer l'arrivée d'un bébé avec un nouveau-né
A la découverte de cette nouvelle grossesse, j'ai ressenti un grand bonheur, pour moi, c’était une évidence ! On ne s’y attendait pas, donc forcément, à ma joie s'est ajoutée de l'appréhension. Je me demandais comment j'allais pouvoir gérer deux enfants en bas âge et leurs deux aînés... Ma fille m’a rendue mère, mais l'arrivée de ce nouveau bébé m'a comblée, comme s’il me manquait quelque chose. Quand il est né, j’étais comme "remplie".
De son côté, ça a été un peu moins évident pour mon compagnon. Avec bientôt 4 enfants à la maison, il avait à cœur que nous soyons bien tous ensemble et pensait logistique, déménagement, changement de voiture... Mais dès lors qu'on a annoncé la grossesse à notre famille, le jour de la fête des pères, tout a changé pour lui. Il était vraiment heureux que nous agrandissions notre famille.
Quant à notre entourage, une fois la surprise passée, il a vraiment été enchanté pour nous et, tout de suite, nous a assuré son soutien. Mon père, dont je suis très proche, était aux anges. Ma mère était heureuse aussi, mais plus inquiète, tout comme ma belle-mère. Toutes deux demandaient comment nous allions faire. Mais tous ont été très présents et nous ont dit de ne pas nous inquiéter, qu'ils seraient toujours là. Un vrai soulagement ! Nous avons donc vécu cette deuxième grossesse comme une nouvelle aventure. Et finalement, l'arrivée de cet enfant a véritablement créé un équilibre : il nous a rassemblés. Moi qui avais peur d'être un peu seule avec un bébé tandis que David serait avec ses deux grands, là, il n'en a plus été question : à la maison, ce serait bientôt deux grands, deux petits.
Un mois après mon retour au travail, j'ai été arrêtée car je souffrais d'une sciatique et le risque d'un nouvel accouchement prématuré était important. J'habitais loin, donc la fatigue s'est faite vite importante. Cette grossesse était très différente de la première. Je ne rêvais que d'une chose : accoucher. Pour Louise, je profitais de chaque moment, j’adorais être enceinte. Là, je ne pouvais pas la porter, je ne pouvais la prendre qu'une fois assise, je ne pouvais pas m’en occuper comme je le souhaitais, je souffrais trop. C'était difficile, d'autant qu'elle ne faisait pas ses nuits et nous réclamait beaucoup. Heureusement, son père, très présent, a assuré. Outre ma frustration de ne pouvoir me mouvoir comme je le souhaitais (j'ai fini cette grossesse alitée, mon dos étant trop douloureux), je n'étais pas bien dans ma peau. N'ayant pas eu le temps de perdre les kilos de grossesse (9 au total), je ne me reconnaissais pas. De nouveaux kilos se sont accumulés et pour moi, c'était cata.
Quant à Louise, j’ai tout de suite intégré son petit frère à venir dans son quotidien. Je lui parlais en lui disant qu'il y avait un bébé dans mon ventre, et inversement, je parlais à mon futur enfant pour lui expliquer ce qu’il se passait. Louise a eu peu de temps seule au final.
Un petit garçon 11 mois après sa sœur
Si mon premier accouchement s'est parfaitement bien déroulé, le deuxième a été plus compliqué car la péridurale n’avait pas fait effet. J'ai fini par craquer, je n’en pouvais plus, la douleur des contractions s'est cumulée à la souffrance des dernières semaines. C'était éprouvant.
Une fois de retour à la maison, nous avons trouvé notre équilibre. Mon compagnon resté le même, toujours aussi papa poule. A la naissance de son deuxième enfant, il s'est séparé de la maman. Il savait donc ce que c'était de s'occuper d'un bébé tout en ayant un autre enfant à gérer. Cela m'a beaucoup rassurée. Il m’a guidée et on s’est serré les coudes. On fait toujours tout ensemble, moitié-moitié, comme les nuits : je prenais la première partie de la nuit, et lui la seconde.
Et puis, je me suis dit que je n’étais pas la seule dans ce cas de figure, que d’autres parents l'avaient fait, et que moi aussi, j'y arriverai. Bien sûr, j'avais peur, je me disais : va-t-on réussir à tout gérer ? Et si je me retrouvais seule ? Comment allons-nous les faire garder ?
Avec mon conjoint, nous avions souvent chacun un enfant dans les bras, voire un enfant dans chaque bras. Je ne voulais pas créer de jalousie, j’avais du mal à dire "Non, attends" quand un enfant me demandait quelque chose et que l'autre était en train de pleurer. Au final, ça a été plus facile de gérer Gaspard, notre petit garçon, car nous avons posé des limites tout de suite et avons laissé moins passer de choses. Avec ma fille, j'ai tout découvert, et je pense que j'en faisais "trop". Tant que j'ai pu, je la prenais dès qu’elle pleurait, elle ne s'endormait que dans mes bras, et pas avant 23 heures. Nous n'avions donc pas de soirées "à nous". Louise n'a fait ses nuits qu'à l'entrée en maternelle ! Avec un second enfant, je devais composer et je ne pouvais pas être aussi disponible. Je n’ai pas voulu commettre les mêmes erreurs avec Gaspard. Cadrer les choses d'emblée lui a permis d'être moins dans la demande.
Deux enfants très proches
Mes enfants sont très fusionnels, ils sont tout le temps ensemble. Ils jouent, rigolent et font des bêtises à deux. Si l'un ne veut pas dormir, l'autre l’encourage, ils se lient pour tout ! Lorsqu'ils sont l'un sans l'autre, ils sont très faciles à gérer, mais réunis, ils ont une énergie de fou ! Ils sont adorables, se font beaucoup de câlins, se tiennent très souvent la main pour marcher. D'ailleurs, on les prend fréquemment pour des jumeaux. La confusion est fréquente car Gaspard est aussi grand que sa sœur. Lire plus sur magicmaman.com
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