Au Ghana, la boxe féminine pour combattre les grossesses précoces
Face à une flambée préoccupante des grossesses précoces au Ghana, encore aggravée par la pandémie de Covid-19, la Fédération régionale de boxe d’Accra a lancé un tournoi de boxe féminine pour militer contre ce phénomène.
Un ring de boxe posé en pleine rue, au milieu d’un attroupement de badauds. Le spectacle n’a rien d’inhabituel à Bokum, un quartier populaire d’Accra célèbre pour ses champions de boxe. Mais cette fois, les combats ont une particularité inédite : toutes les pugilistes sont des femmes. Un tournoi à vocation sociale organisé par la Fédération régionale de boxe et destiné à lutter contre les grossesses précoces.
Après chaque combat, les boxeuses sont invitées à prendre le micro pour partager leur expérience, explique Sarah Lotus Asare, travailleuse sociale et co-organisatrice du tournoi. « Les grossesses précoces sont un phénomène très répandu dans le quartier où nous nous trouvons et dans les quartiers voisins. Les filles et les femmes qui se battent aujourd’hui sont directement concernées, elles ont toutes vu des grossesses précoces dans leur entourage proche. Elles sont donc bien placées pour s’exprimer sur le sujet. »
Des carrières qui font rêver
Les premières à monter sur le ring sont des fillettes âgées d’à peine 11 ans, puis des adolescentes. Parmi elles, Mary Toshie, 16 ans, qui ambitionne de devenir boxeuse professionnelle. « Je ne veux pas tomber enceinte maintenant. Je sais que ce n’est pas comme ça que je vais m’en sortir, mais grâce à la boxe. La boxe me donne un but, une raison de m’accrocher, un futur. Et s’il y a des hommes qui veulent me prendre de force, maintenant, je sais me défendre. »
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