Enceinte après 45 ans : quels sont vraiment les risques ?
Avoir un enfant après 45 ans n’est plus un phénomène isolé. Seulement, les obstacles peuvent être nombreux durant la grossesse et l’accouchement.
Les femmes ont des enfants de plus en plus tard. Ce phénomène, que l’on constate dans nos sociétés n’est pas sans risque pour la santé de la femme et de son enfant. Un danger qui peut être atténué si la future maman bénéficie d’un bon suivi médical.
Le Dr Joëlle Belaisch Allart, gynécologue médical et obstétrique nous explique tout sur ce type de grossesse.
L’arrivée d’un enfant est un cadeau de la vie, mais un cadeau qui vient au monde de plus en plus tardivement chez certaines femmes. Les stars ne dérogent pas à ce phénomène. De nombreuses personnalités publiques françaises ou étrangères deviennent mamans après 45 ans. La femme de Daniel Craig, Rachel Weisz a annoncé sa grossesse à l’âge de 48 ans. Elle était déjà maman d’un petit garçon âgé de 11 ans. Côté français, c'est l’ex- top Adriana Karembeu est enceinte pour la première fois à l’âge de 46 ans. L’actrice, américaine Marcia Cross alias Bree dans Desperate Housewives a eu ses jumelles à l’âge de 45 ans. Une grossesse gémellaire, considérée comme très tardive. Le 3 janvier 2017, c’est la soeur de Michael Jackson qui a donné naissance à un petit garçon prénommé Eissa Al Mana à l’âge de 50 ans.
Mais qu’entend-on par grossesse tardive ?
Premièrement, il faut différencier les grossesses tardives, des grossesses ultra-tardives qui ne présentent pas les mêmes risques sur la santé de la femme et de leur (s) enfant (s).
Grossesse tardive VS grossesse (très) tardive
Une grossesse est considérée comme tardive à partir du moment où la femme a passé 40 ans. “Un décalage de 5 ans avec les années 60. En 1958, la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO) avait fixé l’âge d’une grossesse tardive à 35 ans. Puis les femmes enceintes autour de l’âge de 40 ans n’ont cessé d’augmenter ces dernières années”, explique le Dr Joëlle Belaisch Allart, présidente de la Société française de Gynécologie et ex vice-présidente du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (GNOF).
Selon l’Institut National de la statistique et des études économiques (INSEE), 5,2% des mamans avaient plus de 40 ans à la naissance de leur enfant en 2016 contre 1% en 1980.
Une grossesse ultra tardive débute quant à elle après l’âge de 45 ans. En 1980, 687 femmes de plus de 45 ans donnaient naissance à leur enfant contre 2 825 en 2016. Des chiffres en constante augmentation.
Enceinte après 45 ans : rarement une grossesse naturelle
La PMA, en particulier le don d’ovocytes, est de plus en plus répandue chez les femmes de plus de 45 ans qui désirent avoir un enfant. Rares sont les grossesses naturelles à cet âge. Au total, plus de 80% des futures mamans enceintes à 45 ans ou plus ont eu recours à un don d’ovocytes car leurs propres ovules n’étaient plus d’assez bonne qualité. Ce miracle médical permet donc à de nombreuses mamans de pouvoir donner la vie dans des conditions optimales.
Plus de risques après 45 ans ?
En ce qui concerne les grossesses naturelles, c’est-à-dire avec ses propres ovocytes, les menaces sont importantes: fausses couches ou encore anomalies chromosomiques telles que la Trisomie 21.
“Ces accidents augmentent avec l’âge maternel mais aussi avec l'âge du père. Les risques liés à l’âge du père sont plus faibles mais ils apparaissent tout de même vers l’âge de 45 ans. Malformation, fausse couche et troubles psycho-cognitifs des enfants sont les principaux dangers de l’âge avancé du père”, souligne le Dr Belaisch Allart.
Dans le cas d’un don d’ovocytes, naturellement ces risques sont moins importants.
Néanmoins, même avec des ovocytes jeunes, au-delà de 45 ans, les risques de complications sont démultipliés. Pour la maman, les principales maladies sont le diabète de grossesse (2 fois plus de risques à 45 ans qu’à 30-34 ans*), et l’hypertension artérielle (3 fois plus de risques à 45 ans qu’à 30-34 ans*).
Pour le bébé, la naissance prématurée et le risque de mort in utéro sont également fortement accrus. “Les risques de prématurité ne sont pas à prendre à la légère, pour certaines grossesses les femmes doivent être rapidement mises en arrêt de travail car souvent ce sont des femmes actives qui ont du mal à s’arrêter”.
Et l’accouchement ?
Le suivi et le moment de l’accouchement sont délicats à 40 ans, mais encore plus à 45 ans. “Généralement, on déclenche l’accouchement avant le terme des patientes les plus âgées parce que les risques de mort in utero augmentent après 39 semaines chez ces femmes”, explique le médecin. Au fur et à mesure que l’âge avance, l’utérus vieillit et les fibres musculaires se contractent moins bien, ce qui donne lieu à plus de césariennes. “Après 40 ans le risque est de 40%, soit deux fois plus que la moyenne nationale ”.
Si ces femmes sont très suivies pendant leur grossesse, c’est aussi pour éviter le risque de mortalité maternelle à la naissance, principalement causé par une hémorragie de la délivrance, un saignement important que les médecins n’arrivent pas à arrêter à temps. En France, la mortalité maternelle à l’accouchement est estimée à 7,5 pour 100 000 naissances pour les femmes entre 25 et 29 ans. Un chiffre qui augmente jusqu’à 21,7 pour les femmes de 40 ans et plus.
La clé : un suivi renforcé
Pour limiter les risques, tout est fait pour que ces grossesses se passent le mieux possible et que le bébé naisse à terme en parfaite santé. Pendant une grossesse tardive, des examens supplémentaires tels que des prises de sang pour dépister le diabète de la grossesse et une échographie supplémentaire viennent s’ajouter aux trois déjà prescrites à chaque moment clé de la grossesse. La quatrième est prescrite à environ 6 mois de grossesse pour s’assurer que la maman et le bébé vont bien.
En général, les femmes enceintes après l’âge de 45 ans sont beaucoup plus vite fatiguées que la moyenne. C’est pour cette raison qu’elles peuvent se mettre en arrêt de travail beaucoup plus tôt pour éviter le risque de fausse-couche ou d’accouchement prématuré. C'est aux spécialistes de déceler à quel moment la future maman doit s’arrêter de travailler. Cependant, ce n’est pas chose aisée puisque se sont souvent des femmes très actives qui ont du mal à s’arrêter.
Articles similaires
A Voir aussi
Recette
Agenda
Newsletter
Abonnez vous à la newsletter pour recevoir nos articles en exclusivité. C'est gratuit!
Commentaires