Grossesse extra-utérine : les symptômes qui doivent alerter
Si elle est rare, la grossesse extra-utérine toutefois doit être prise en charge rapidement pour éviter de graves complications. Quels en sont les symptômes ? Quand consulter ? Comment le diagnostic est-il confirmé ? On fait le point.
On parle de grossesse extra-utérine, ou GEU, lorsque l’œuf, c’est-à-dire l’ovule fécondé, s’est implanté ailleurs que dans la cavité utérine. Dans l’immense majorité des grossesses extra-utérines, l’embryon s’implante dans une des deux trompes de Fallope reliant l’utérus aux ovaires, au lieu de migrer dans l'utérus. Il peut aussi s’implanter ailleurs, comme au niveau d’un ovaire ou dans la cavité abdominale, même si c’est bien moins courant. On estime qu’environ 2% des grossesses sont extra-utérines. Dans le jargon médical, les gynécologues parlent souvent de grossesse ectopique.
Les symptômes de la grossesse extra-utérine
Les symptômes perceptibles d’une grossesse extra-utérine peuvent être, dans le désordre :
- un retard de règles, comme dans le cadre d’une grossesse classique ;
- des règles inhabituelles, inconstantes ;
- des saignements foncés, de couleur marron, noirâtres, “sépia”, peu abondantes et/ou durant plusieurs jours ;
- des douleurs pelviennes latéralisées : elles sont en général unilatérales, le plus souvent dans une des deux fosses iliaques, mais pas forcément du côté où l’embryon s’est implanté ;
- des douleurs dans les épaules (on parle de douleurs “scapulaires” au niveau médical) ;
- une sensation de malaise dans les formes les plus évoluées.
Notons que la grossesse extra-utérine partage par ailleurs les mêmes symptômes qu’une grossesse normale, puisqu’elle est soumise aux mêmes hormones. On peut ainsi souffrir de nausées, de vomissements, de grande fatigue, de douleurs dans les seins, etc. Mais il arrive aussi que la grossesse extra-utérine soit asymptomatique.
Grossesse extra-utérine : pourquoi il faut consulter rapidement
Contrairement à la fausse couche, qui peut parfois avoir lieu sans prise en charge gynécologique ni traitement médical, la grossesse extra-utérine nécessite une intervention en urgence.
En effet, comme l’embryon ne se développe pas au bon endroit, il risque de provoquer une rupture de la trompe utérine et une hémorragie interne. C’est pourquoi il vaut mieux bien connaître les symptômes afin de réagir le plus rapidement possible.
“J'ai fait une grossesse extra-utérine il y a 2 ans et j'y ai perdu une trompe. Ça a commencé par de petites pertes brunâtres au début. Elles étaient vraiment minimes et ont duré 15 jours. Je n'avais pas mal, j’avais juste ces pertes. Mais comme j'avais fait une fausse couche la fois précédente et que ça ressemblait beaucoup à ce qui s’était passé cette fois-là, je ne me suis pas inquiétée.[...] Au bout des 15 jours, je me suis mise à perdre beaucoup de sang d'un coup et j'avais une douleur sur le côté droit, comme un gros point de côté, qui lançait de la taille jusqu'au genou. J'ai attendu le lendemain pour aller à l'hôpital car j'étais seule ce soir-là. [...] Je ne pensais vraiment pas à la GEU. Je n'aurais pas dû attendre car ma trompe venait de rompre et j'ai perdu un demi-litre de sang pendant l'opération”, Julia, 34 ans
Grossesse extra-utérine : comment est-elle confirmée ?
Le médecin procédera d’abord à un interrogatoire, puis à un examen gynécologique classique, le toucher vaginal pouvant donner une indication sur la présence d’une GEU au vu de la taille de l’utérus, et des douleurs ressenties par la patiente.
Il s’agira ensuite de surveiller de façon rapprochée le taux de β-HCG, l’hormone caractéristique de la grossesse. En cas de GEU, celui-ci ne varie pas de la même façon qu’en cas de grossesse normale. Lors d'une grossesse évoluant normalement, le taux de β-HCG double toutes les 48 heures. Il est généralement plus faible en cas de GEU, avec une absence de multiplication par 2 toutes les 48 heures.
Enfin, une échographie par voie vaginale (et abdominale si nécessaire) permettra de confirmer ou d’infirmer le diagnostic de grossesse extra-utérine, en visualisant l’intérieur de la cavité utérine.
Notons que d’autres marqueurs biologiques peuvent être surveillés, comme le taux de progestérone dans le sang (progestéronémie), mais ils sont moins spécifiques à la grossesse extra-utérine.
Grossesse extra-utérine : quel traitement pour l’interrompre ?
En fonction de l’avancée de la grossesse extra-utérine et de ses différentes caractéristiques observées à l’échographie, plusieurs options sont envisageables. Le gynécologue peut procéder à l’injection d’un médicament permettant à l’œuf de se résorber. Le dosage de la bêta-HCG sera nécessaire jusqu’à ce que le taux retombe à zéro, pour s’assurer de la réussite de cette méthode, qui n’est fiable que dans 10 à 25% des cas. Elle peut en outre entraîner une vive douleur du côté de la GEU trois à quatre jours après l’injection.
Une intervention plus invasive peut être nécessaire. Le médecin procédera alors à l’interruption de la grossesse par cœlioscopie, et pourra retirer la trompe (salpingectomie) si celle-ci est trop abîmée.
Source : CNGOF
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