A quoi sert la mesure de la hauteur utérine ?

A chaque visite, votre sage-femme ou gynéco sort son mètre de couturière pour mesurer la hauteur de votre ventre. Mais à quoi sert la mesure de la hauteur utérine ? Réponses avec Maï Le Dû, sage-femme et auteur de Ma to-do list grossesse.

Hauteur utérine : à quoi sert cette mesure ?

Un petit mètre de couturière… cet outil peut sembler bien archaïque comparé aux échographies, doppler et autres examens sophistiqués dont on dispose aujourd’hui pour surveiller la grossesse. Pourtant, la mesure de la hauteur utérine reste un geste clef de la visite prénatale. « Cette mesure permet d’avoir une estimation clinique de la croissance du fœtus, nous explique Maï Le Dû, sage-femme. Elle donne aussi une bonne indication sur la quantité de liquide amniotique. »

Hauteur utérine : comment est-elle mesurée ?

La hauteur utérine mesure la taille de l’utérus sur sa hauteur (à la verticale). La future maman est en position allongée, et la sage-femme ou le gynécologue va mesurer, avec un mètre ruban, la hauteur du ventre en partant de la symphyse pubienne (os du pubis) jusqu’au fond utérin, c’est-à-dire la partie la plus haute de l’utérus. Pour cela, le praticien va palper l’utérus. « La mesure de la hauteur utérine est un geste d’ensemble, dans lequel le palper utérin a une grande importance. La palpation permet de repérer le fond utérin pour mesurer la hauteur utérine, mais aussi d’apprécier la tonicité de l’utérus et estimer la quantité de liquide amniotique », précise notre expert. Ce geste est répété à chaque visite prénatale à compter du 5ème mois de grossesse, et ce jusqu’au terme.

Hauteur utérine : la mesure est-elle fiable ?

La position du bébé peut jouer sur la hauteur utérine, comme nous l’explique la sage-femme : « Si le bébé est positionné haut, la hauteur utérine peut être un peu plus élevée que la normale. A contrario, un bébé bas ou en position transversale peut donner une hauteur utérine en-deçà de la moyenne. Le palper utérin permettra de bien distinguer ces situations. » Chez la future maman présentant un surpoids, si la taille de l’utérus demeure identique à celle de toutes les mamans, la présence de tissu adipeux peut jouer sur la qualité de la mesure. Mais forts de leur expérience, la sage-femme ou le gynécologue sauront ajuster leur mesure en fonction de cette donnée.

Hauteur utérine : quelles sont mesures normales ?

On estime qu’à 4 mois de grossesse, la hauteur utérine est d’environ 16 cm. Du 4ème au 7ème mois de grossesse, elle augmente en moyenne de 4 cm par mois. A partir du 8ème mois  de grossesse et jusqu’au terme, elle évolue de 0,5 cm par semaine. On obtient donc les mesures étalons suivantes :

- À 4 mois (20 semaines d’aménorrhée) : 16 cm

- À 5 mois (24 semaines d’aménorrhée) : 20 cm

- À 6  mois (28 semaines d’aménorrhée) : 24 cm

- À 7 mois (32 semaines d’aménorrhée) : 28 cm

- À 8 mois : environ 30 cm

- À terme, la hauteur utérine est entre 32 et 34 cm

Ceci étant, ces normes sont des moyennes et sont à placer dans un contexte. Et en aucun cas on ne prend son mètre ruban pour mesurer soi-même sa hauteur utérine : c’est aux pros de le faire !

Hauteur utérine : que faire en fonction des résultats ?

« Tout dépend du delta entre la norme et la mesure de la hauteur utérine, du tableau clinique, de la stature de la maman, de ses antécédents de bébé de petit poids ou de poids important », explique notre spécialiste. Mais dans les deux cas - hauteur utérine en-deçà ou au-delà de la moyenne - une mesure en-dehors de la norme va amener à surveiller de plus près la croissance du bébé et la quantité liquide amniotique.

A quoi sert le test de Hühner ?

- une hauteur utérine plus petite que la normale peut être le signe d’un « petit bébé ». Un bilan de RCIU (retard de croissance intra-utérin) pourra être effectué avec une échographie, un doppler et un bilan sanguin pour détecter un problème de fonctionnement du placenta ou une éventuelle infection qui aurait pu avoir un retentissement sur la croissance du bébé. La quantité de liquide amniotique sera également estimée par échographie afin d’écarter toute suspicion d’oligoamnios (manque de liquide amniotique).

- une hauteur utérine plus importante que la normale peut amener à suspecter un « gros bébé » (ou macrosome). Une échographie sera réalisée pour évaluer la taille du bébé, ainsi qu’un examen sanguin (HGPO) pour diagnostiquer un éventuel diabète gestationnel, première cause de macrosomie fœtale.La quantité de liquide amniotique sera également évaluée afin d’écarter un éventuel hydramnios (quantité de liquide amniotique trop importante).

 

 

Source : magicmaman.com