Les dreadlocks de cette ministre suédoise créent un scandale politique

Amanda Lind, 38 ans, est ministre de la Culture et la Démocratie en Suède depuis le 21 janvier. Elle est également blanche. Et depuis peu, l'heureuse propriétaire de dreadlocks. Issue du Parti de l’environnement-Les Verts depuis 2016, cette ex-psychologue est désormais sous le feu des critiques à cause de sa nouvelle coiffure.

Pour certains, elle n'est pas adaptée à sa fonction de ministre ; pour d'autres, il s'agit d'appropriation culturelle. La polémiste suédoise de droite Rebecca Weidmo Uvell, s’indigne sur Twitter : « En tant que ministre on ne se représente pas soi-même. Mais la Suède. Notamment dans un contexte international. Et je ne pense pas qu’on puisse avoir une telle coiffure » – mais la coiffure de la ministre pose plus d'un problème. L’artiste Nisrit Ghebil quant à elle, dénonce dans une tribune du journal Aftonbladet qu’une femme blanche en position de pouvoir, ne « doit pas porter une coiffure afro-américaine ». 

L'appropriation culturelle, pratique particulièrement dénoncée par les militant.e.s afro-descendant.e.s, désigne la récupération de codes – vestimentaires, physiques, linguistiques – d'une minorité ethnique par une personne dominante (blanche, le plus souvent). Jugé comme inconscient, cet acte est vivement critiqué parce qu'il expose un double standard. Certaines coiffures ou certains vêtements issus d'une ou plusieurs cultures africaines sont par exemple vus comme « sales » ou « inappropriés » lorsque portés par des minorités, et « exotiques » ou « innovant » lorsque porté par des blanc.he.s.

Une pratique qui a toujours existé mais dont la dénonciation n'est que très récente. À l'instar de Zac Efron ou Justin Bieber avant elle – qui se sont également essayés aux dreadlocks – la ministre suédoise fait désormais partie de la communauté des « blancs à dread », source intarrissable de blagues depuis des années. Amanda Lind peut se féliciter d'avoir créé une polémique rien qu'avec ses cheveux. Un vrai symbole pour tous les terminales L de France et d'ailleurs.