Mauritanie : une femme esclave offerte comme cadeau de mariage

La question de l'attitude jugée trop conciliante du pays face à l'esclavage moderne de nouveau relancée.

On connaît son prénom, Moima, on sait également qu'elle est issue de la communauté Haratine. Il y a quelques semaines à Ouadane, au nord de la Mauritanie, cette quinquagénaire a été offerte en dot par un marié à son épouse. En clair, Moima devenait l'esclave de ce nouveau foyer. On n'en sait guère plus sur le contexte de cette affaire. Notamment comment Moima s'est retrouvée esclave, et qui l'aurait vendue. Nullement inquiétées, et sans le moindre remord, les personnes impliquées seraient venues se plaindre du tapage fait autour de la divulgation de cette affaire. Devant témoins, "elles ont affirmé que Moima est leur esclave", précise Aziza Brahim de l'ONG SOS Esclaves-Mauritanie, qui a soulevé l'affaire. Une attitude qui laisse à penser que la pratique semble normale dans ce pays.

L'affaire a déclenché une vive polémique. La Commission nationale des droits de l'Homme du pays, réputée proche du pouvoir, a démenti les faits. "Il n'a pas été établi, après investigations, d'une quelconque preuve de ces allégations", a affirmé Me Ahmed Salem Bouhoubeyni, son président. Selon lui, lors de l'enquête, "le mandataire du couple qui célébrait le mariage, un témoin, la mère de l’épouse, et même l’iman qui a célébré l’union, n’ont parlé d’esclave offerte dans une dot", rapporte le site internet la Nouvelle Tribune. Pas un mot en revanche du témoignage de la victime. A-t-il seulement été recueilli ? Mystère. Lire la suite sur francetvinfo.fr