5 freins au bonheur au travail
Être heureux et épanoui dans sa vie professionnelle, c’est possible ! Encore faut-il savoir ce qui compte le plus pour vous. Pour vous aider à faire point, voici les cinq sources d’insatisfaction les plus fréquentes et des pistes pour y remédier au quotidien.
Le bonheur au travail, ce n’est pas installer un baby-foot dans une salle de repos ou participer à un team-building une fois par an ! Si, par exemple, les relations entre collègues ne sont pas bienveillantes tout au long de l’année, cela ne sert strictement à rien. Le bonheur au travail, c’est plutôt une addition de petites choses, une démarche à la fois individuelle et collective. Une subtile alchimie qui diffère d’un individu à l’autre, et qui évolue, aussi, au fur et à mesure de sa carrière. Quête de sens et de valorisation, relations entre collègues, gestion du temps… Nous avons identifié cinq leviers majeurs sur lesquels agir pour vous sentir mieux dans votre job.
Le manque de reconnaissance
Sur une échelle de 1 à 10, les salariés donnent une note moyenne de 4,8/10 à leur qualité de vie au travail (1). Ce qui leur manque surtout ? De la reconnaissance ! Ainsi, 7 salariés sur 10 ne se sentent pas reconnus à leur juste valeur. Si c’est votre cas, réfléchissez à ce dont vous auriez besoin pour vous sentir plus utile et valorisé. S’agit-il de la reconnaissance de vos collègues saluant un travail bien fait ? Ou bien de celle d’un client ou d’un chef satisfaits ? « Féliciter régulièrement ses collaborateurs est le moyen le plus immédiat pour assurer leur motivation, estime Laure Becker, formatrice en management et en efficacité professionnelle, auteure de L’Art de la reconnaissance au travail (Interéditions). L’important est de le faire régulièrement et de manière authentique par rapport à des faits précis. Cela doit devenir une habitude. N’hésitez pas non plus à expliquer à votre supérieur ce qui compte pour vous. »
Le bon réflexe. Un simple « MERCI » peut faire la différence. Bonne nouvelle : plus souvent nous nous efforçons de relever nos raisons d’être reconnaissant, plus facilement nous en trouvons. Vous verrez aussi que donner des signes de reconnaissance est contagieux.
Une mauvaise ambiance
Les relations avec vos collègues, vos chefs, vos équipes ou vos clients impactent forcément votre niveau de bien-être. « Vous aurez beau avoir le poste de vos rêves, si vous n’appréciez pas les gens qui vous entourent, cela sera compliqué d’être pleinement heureux, estime Tal Ben Shahar, célèbre professeur de bonheur à Harvard et auteur de Choisis ta vie (Pocket). Or on a tendance à sous-estimer, surtout parmi les managers, l’importance des relations humaines au travail. Il est essentiel de les cultiver, et pas seulement par mail ou téléphone ! ».
Le bon réflexe. « Essayez de trouver la bonne distance, expliquent Sylvie Bernard-Curie et Christophe Deval, tous deux psychologues, thérapeutes et DRH, auteurs de Simplifiez vos relations avec les autres(Interéditions). Ce n’est pas toujours évident, et cela demande de perpétuels ajustements. Les besoins de chacun évoluant avec le temps, il faut réinterroger sa relation à l’autre régulièrement, exactement comme dans un couple ! Pour éviter les frustrations, une bonne communication est bien sûr indispensable. Et ce n’est pas en évitant les conflits que vous serez plus heureux, au contraire ! Si vous avez affaire à quelqu’un qui a plus de pouvoir que vous, pensez à préserver la sécurité de votre interlocuteur en montrant que vous respectez son statut et que vous avez ses intérêts, ainsi que les vôtres, en tête. Apportez également des propositions de solutions et pas seulement des problèmes. Vous aurez ainsi plus de chances d’être entendu. »
L’absence de sens
L'étude 2017 de l'Observatoire du Management (2) souligne deux sources de motivation essentielles : le soutien du N+1 et le sens donné au travail. Les collaborateurs les moins investis sont souvent ceux qui ne voient pas clairement leur contribution à la réussite de leur entreprise. « Pour être heureux, il est important de prendre conscience de l’utilité de son travail, rappelle Amélie Motte de la Fabrique Spinoza qui va organiser en juillet prochain la deuxième édition de l’Université du bonheur au travail. Quand on est employé dans un call-center, si l’on considère que sa mission est de traiter un maximum de demandes par jour, on n’y trouvera aucune gratification. Si, en revanche, on se réapproprie son job en gardant à l’esprit qu’on rend d’abord service aux gens, cela change tout. »
(2) Étude de Kantar – TNS réalisée en octobre 2016 pour OasYs Mobilisation, auprès de 1507 salariés d'entreprises et d'organisations publiques en France.
Le bon réflexe. Selon Tal Ben Shahar, quand on ne voit pas très bien à quoi l’on sert, deux possibilités (à part se résigner à être malheureux) : chercher un emploi plus intéressant, ou garder le sien mais apprendre à en voir les côtés positifs. « Qu’on soit PDG, représentant ou travailleur social, on peut – avec plus ou moins de liberté – focaliser son attention sur les tâches les plus enthousiasmantes, ou sur les rapports enrichissants avec ses collègues ou clients, précise-t-il. On peut aussi se féliciter de pouvoir, grâce à lui, développer ses compétences professionnelles. Et si on ne trouve aucun point positif à son gagne-pain, on peut toujours se dire que, justement, il permet de subvenir aux besoins de ses proches et de se livrer à d’autres activités plus épanouissantes à côté. »
Les saboteurs intérieurs
Peurs, autolimitations, ruminations mentales sur le passé ou le futur, syndrome de l’imposteur… « Nos saboteurs de sérénité ne sont pas de vilains ennemis extérieurs tapis dans l’ombre, souligne Michel Bernard, auteur de Cultiver la sérénité au travail (Dunod). Ils sont logés à l’intérieur de nous et agissent plus ou moins à notre insu. Ils sont comparables à des nuages gris ou noirs qui perturbent notre ciel bleu. » Et le travail est un domaine où ressasser, s’enfermer dans de fausses croyances, ruminer encore et encore, peut vraiment vous empêcher d’avancer.
Le bon réflexe. Refondez votre socle de croyances. « Votre mission, désormais, sera d’en faire votre nouveau système de pensée, conseille Béatrice Lorant, dans J’arrête de trop penser (C’est malin, poche). Pour vous aider, repérez vos émotions négatives au fur et à mesure qu’elles se présentent, et opposez-leur leur double positif. Prenez l’exercice comme le jeu de la bataille, à vos cartes ! ». Vous vous jugez trop émotif ? Non, vous êtes empathique. Vous pensez être négatif ? Simplement, vous anticipez plus les problèmes pour mieux les surmonter.
Trop, c’est trop !
Trop de mails. Trop de choses à faire et à gérer. Trop de rendez-vous et de sollicitations. Quand le « trop » envahit notre quotidien au travail, il sature notre cerveau et nous écrase. Le sentiment de surcharge est une source de stress pour plus d’un salarié sur deux (1). Pour se réapproprier son temps et retrouver le plaisir d’être et de faire, la coach et formatrice Diane Ballonad-Rolland, auteure de Magical Timing (Rustica éditions), propose une piste de réflexion : « Et si, plutôt que de chercher comment faire pour accomplir toujours plus dans un temps forcément limité, nous choisissions délibérément de restreindre nos envies et de revenir à des ambitions plus réalistes ? ».
Le bon réflexe. Comme le rappelle Tal Ben Shahar, « ‘non’ a beau être un mot très court et très facile à prononcer, pour beaucoup d’entre nous, il n’en reste pas moins un des plus difficiles à articuler. Pour y parvenir, il faut réussir à établir des priorités, trouver le courage de s’écouter et de suivre ses véritables aspirations. » Pas toujours facile dans le monde du travail, on vous l’accorde, mais tellement essentiel…
Source: psychologies.com
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