Et si on rendait obligatoire la sieste au travail ?
Un rapport du think tank Terra Nova publié lundi 25 avril s'intéresse au sommeil des actifs, notamment ceux qui travaillent en horaires décalés ou la nuit. Principale proposition: permettre de courtes siestes au bureau.
Un pays qui dort bien est un pays qui va bien. Voici, résumé en une phrase, le contenu du rapport du think tank Terra Nova publié lundi 25 avril. Dans ce document de cinquante pages baptisé "Retrouver le sommeil, une affaire publique", les sept professionnels - dont certains médecins - démontrent qu'au-delà de la sphère privée, dormir est "un besoin vital, une construction sociale et une industrie".
Face aux multiples menaces dont il fait l'objet, le sommeil doit donc être protégé afin, comme l'écrivent les auteurs, "de retrouver les conditions possibles d'un bon sommeil". Ces derniers s'intéressent aux enjeux de sécurité qui découlent d'un mauvais sommeil, mais aussi à la pollution sonore et lumineuse et enfin au comportement des enfants et des adolescents, souvent carencés en sommeil. Mais les auteurs consacrent également tout un pan de leurs travaux au monde professionnel. Travailleurs en horaires décalés ou de nuit, patrons de PME insomniaques, le texte détaille la pénibilité inhérente à ces horaires et les risques de santé qui pèsent sur les six millions de Français qui travaillent en horaires décalés ou nocturnes (risques cardiovasculaires ou de cancer du sein..)
Aménager un temps de repos dans la journée
Pour répondre à tous ces enjeux de santé, les professionnels à l'origine du rapport ont rédigé quelques propositions. Ils recommandent tout d'abord de "favoriser la discussion au sein de l'entreprise sur l'organisation de temps de récupération pendant la journée de travail". Ainsi, la mise en place d'une plage de "micro-sieste" de quinze minutes environ devrait être encouragée dans les entreprises. Les personnes travaillant de nuit devraient être prioritaires dans l'obtention d'espaces de repos, estime le rapport. "Quand cela n'est pas possible, avancent les auteurs, on peut envisager une courte période dite "d'activité calme", par exemple au début de l'après-midi (pas de lumière excessive, pas d'exclamations sonores)." Comment inclure une plage de sieste dans une journée bien remplie ? Le rapport préconise la mise en place de compensations en interne comme par exemple de "repousser de 15 minutes l'heure de départ des salariés ayant fait une sieste".
Mieux former les RH aux questions du sommeil
Autre proposition : adapter les horaires de réunion en fonction des temps de trajet des salariés. Le document de Terra Nova suggère aussi d'"éviter les réunions après 18 heures". Troisième proposition : former les responsables RH aux questions du sommeil et à leur importance. Aux yeux des auteurs, le plus important, c'est de faire évoluer la perception portée sur la sieste ou le repos, vus comme une "prime à la paresse" ou "une récompense pour les fainéants" alors qu'il s'agit d'une "façon de mieux répartir dans la journée les temps d'activité et de récupérations". Le rapport suggère également de solliciter la médecine du travail notamment pour mieux surveiller les travailleurs de nuit. Enfin, il préconise "d'instaurer comme point de discussion règlementaire en CHSCT tout nouvel aménagement des horaires de travail incluant la nuit."
Source : lentreprise.lexpress.fr
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