Raphiath SOULE : Prix de la Meilleure Start up aux Africa Sme Champions Awards au Kenya
Ivoirienne, Raphiath Soulé SOMBO est le type de modèle qu’on aimerait voir de plus en plus en Afrique. Femme engagée mais surtout une femme tellement inspirante. Entrepreneure, son entreprise FIWÉ Sarl est spécialisée dans la fabrication d’emballages en carton, en papier et à base de déchets de bananiers. Elle a récemment obtenu les prix suivants : Meilleure Start up aux Africa Sme Champions Awards à Nairobi Kenya et lauréate aux Africa Start Up Compétition à Maputo au Mozambique. Dans cette interview, Raphiath SOULE partage avec nous ses expériences.
Qu’est-ce qui vous a amenée à participer à ce concours ?
À la suite d’une année et demie d’existence en Côte d’Ivoire, participé à un concours international, était une belle opportunité pour la promotion de nos activités. L’objectif additionnel était de montrer au monde entier qu’en Afrique et principalement en Côte d’Ivoire, il existe une entreprise de jeunes qui ont à cœur les différents défis environnementaux que rencontrent les pays Africains.
Parlez nous un peu de ce concours ?
« AFRICA SME CHAMPION FORUM » est une lucarne pour la libération du potentiel des petites et moyennes entreprises en Afrique et pour le financement des PME. Ce concours a été organisé par le cabinet international Afric Search. La première édition a eu lieu l’année dernière au Sénégal. Cette année, la deuxième édition a eu lieu au Kenya. A chaque Edition, il y a concours pour les PME. Cette année le forum a innové dans lançant le concours de la meilleure Start up.
Il y a eu plusieurs projets inscrits en ligne. Des dossiers administratifs et comptables ont été envoyés et sur les Start up de départ, 5 ont été retenues pour présenter leur projet devant un public en Nairobi. Chaque Start UP a eu droit a 10 minutes pour convaincre.
J’ai représenté toute l’équipe de FIWE : Il a fallu présenter notre vision ; 10 minutes pour convaincre un auditoire panafricain et des membres de Jury ! Pour un coup d’essai, ce fût un coup de maître!
Qu’aviez-vous ressentir ?
Beaucoup de joie et de fierté. La fierté de représenter mon pays, la fierté de représenter un équipe de personnes engagées et passionnées. Cette équipe restée à Abidjan mais en union de prière pour la victoire. C’est également la récompense d’années de travail acharné, parfois de doutes mais beaucoup de persévérances.
Aviez-vous déjà participé a des concours, ou bien était-ce la première fois ?
Sur le Label Fiwé, c’est le tout premier concours. Après Nairobi, nous sommes allés a Maputo au Mozambique pour participer au concours « Start Up Compétition » organisé par la Fondation Africa 2.0. Ce fut une très belle expérience également.
Etes- vous la première femme à avoir remporté le prix?
Afin d’innover et faire montre du potentiel des Starts up africaines, le forum a organisé pour la première fois ce concours pour les Start up. La réponse est oui, je suis la première femme à avoir remporté ce prix et j’étais en lice avec 4 Start up représentées par des hommes.
Comment peut-on créer des emballages avec des déchets de bananier?
Cela est possible. Lorsque nous avons conscience de l’épuisement progressif des ressources naturelles existantes, on se tourne immédiatement vers des solutions pour préserver l’environnement. De notre partenariat avec un brillant inventeur, nous sommes arrivés à produire de manière expérimentale, plusieurs produits issus de la transformation des déchets du bananier. Lorsqu’on veut réellement une chose, on doit se donner les moyens de la réaliser surtout si c’est pour le bien collectif.
Pourquoi votre choix s’est-il porté sur le choix des déchets de bananiers ?
Dans notre recherche constant de trouver des solutions innovantes pour notre continent, nous avons rencontré M. Yves N’Da. Les échanges entre FIWE et Monsieur N’DA ont portés les fruits d’une collaboration à savoir se donner les moyens de produire des sacs à base de fibres de bananiers combinés ou non à du papier kraft. Le choix des déchets de bananiers comme matière de base est la décision d’œuvrer pour la préservation des ressources naturelles existantes.
Comment se comporte le produit sur le marché ?
Toutes les personnes qui comprennent les dangers de la pollution plastique et la nécessité de préserver la nature ainsi que les entreprises engagées dans une démarche environnementale adhèrent rapidement à nos produits.
Quelles sont vos activités à l’heure actuelle ?
L’offre de base de Fiwé est composée de sacs en papier kraft écologiques. Très pratique et présentable, le sac en papier FIWÉ est personnalisable à l’effigie des entreprises, des produits, des services et des événements. De grandes entreprises comme CI-Energies, Vivo Energy ou encore la SICOGI, nous font entièrement confiance dans leur politique de préservation de l’environnement via l’adoption de sacs en papier kraft écologiques.
Nous voulons que les populations comprennent qu’il y a un épuisement des ressources naturelles, que la pollution est une question assez sérieuse pour nos états et que nous devons évoluer vers une perspective « verte ».
Est-ce une manière pour vous de lutter contre le réchauffement climatique ?
Nul n’est sensé ignorer les effets de la déforestation ; une forêt mature est un réservoir important de carbone. La disparition de surfaces toujours plus grandes de forêt a pour effet d'augmenter les rejets de CO2 dans l'atmosphère. Nous souhaitons promouvoir l’utilisation de la fibre de bananiers en la positionnant comme un suppléant du bois. Cela contribuera à la réduction la déforestation.
En tant que femme comment arrivez-vous à vous faire une place dans le milieu de l'entrepreneuriat ? Quelle a été votre expérience ?
J’ai eu la chance d’être totalement soutenue par ma famille. Dans le milieu de l'entrepreneuriat, avec tous mes confrères entrepreneurs, nous faisons tout notre mon possible pour produit un travail de qualité… Quand on est une femme, quand on est entrepreneure on doit avoir pour valeur ajoutée l’excellence. C’est ce qui fera la différence. Je suis ferme et exigeante sur ce point. C’est la qualité qui fait la notoriété.
Comment arrivez-vous à concilier votre travail à votre vie de famille ?
Il faut beaucoup de discipline pour y arriver…
Un conseil pour les jeunes, aux femmes qui voudront suivre vos traces ?
L’idée d’entreprendre part d’un désir. Celui de créer des richesses et/ou d’apporter des solutions à sa communauté. Transformer son désir en projet puis en entreprise viable demande beaucoup de persévérance, de foi et de courage. Je suis croyante, je me repose beaucoup sur la maxime qui dit : « Aide toi et le ciel t’aidera ». Il faut y croire, être travailleur et avoir la certitude que Dieu est constamment à nos côtés.
En tant que femme, il faut avoir conscience que nous sommes capables d’apporter notre pierre à l’édifice de notre pays, de l’Afrique. Nous devons être capables de nous prendre en charge, de nous occuper de nos enfants, de notre famille et pourquoi inspirer d’autres femmes à se battre pour se réaliser.
J’insiste sur le fait qu’il faut beaucoup de courage et de persévérance. Tout ne s’est pas fait en un seul jour. Certaines personnes vous rejetteront, mais si vous êtes croyant, si vous vous reposez sur Dieu, il demeura un soutien inestimable, une source d’inspiration dans la poursuite de vos rêves. Merci.
Mam Dieng
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