Comment stimuler une femme frigide ?

Manque de désir sexuel ? Absence d'orgasme ? Dans quels cas peut-on parler de frigidité ? Un sexologue fait le point et donne des pistes contre ce trouble sexuel féminin.

Comment stimuler une femme frigide ?

Commençons par définir ce trouble sexuel : c’est quoi une "femme frigide" ? Selon, sexologue-clinicien, « il s’agit d’une femme qui ressent du désir pour l’autre, qui apprécie les caresses sensuelles, mais qui n’apprécie pas (ou du moins peu) les stimulations sexuelles. » Attention : ce n’est pas parce qu’une femme n’a pas envie de vous qu’elle est forcément frigide.

Définir la frigidité

« On ne peut pas parler systématiquement de frigidité en cas de manque de désir » Compris ? C’est encore Jean-Claude Piquard qui le dit. Mais oui, il se peut très bien que votre dulcinée ne soit pas amoureuse ou pas attirée physiquement par vous. Ou bien qu’elle soit victime d’un blocage affectif d’ordre psychologique ou qu’elle soit asexuelle : il faut de tout pour faire un monde.

D’ailleurs, que les choses soient claires : « Le DSM-5 (ou Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association Américaine de Psychiatrie) précise que l’absence d’orgasme n’est un signe de frigidité que si la femme s’en plaint », rappelle Jean-Claude Piquard. En consultation, le sexologue cherche à comprendre la frigidité de certaines femmes en explorant trois axes principaux :

- axe physiologique : « La présence de vulvodynie (douleurs vulvaires, environ 13% des femmes atteintes) qui peut détourner les femmes de la sexualité. Je les questionne aussi sur leur contraception car la plupart des contraceptifs qui suppriment les règles font chuter le taux de testostérone, l’hormone du désir. »

- axe psychologique : « Je recherche un éventuel blocage lié à une éducation avec une image dégradante de la sexualité ou un traumatisme. »

- axe du savoir-faire : « Parfois la femme connait mal son propre corps, parfois le partenaire s’y prend mal. »

Résultats des courses, pour stimuler une femme frigide, il faut déjà qu’elle ait du désir, même à petite dose. Ensuite, il faut de la patience. « Le plus souvent, il faut des mois avant de constater un début d’amélioration », constate le sexologue aussi spécialiste du clitoris.

Redécouvrir son corps et parler avec son partenaire

Voici quatre pistes qui pourraient aider à réchauffer l’atmosphère de vos ébats amoureux.

Les caresses sensuelles sur l’ensemble du corps de votre partenaire (hormis le sexe) sont importantes, quotidiennement si possible : « Les femmes en difficulté vis-à-vis de la sexualité ont parfois, selon leur histoire, la perception qu’on ne s’intéresse qu’à leur sexe. Elles ont besoin de redécouvrir leur corps en dehors de la sexualité. Les caresses sensuelles ont un autre avantage : elles favorisent la sécrétion d’hormones de plaisir et de désir. »

Le fait que la femme se masturbe : « En consultation, j’incite la femme à découvrir elle-même son potentiel sexuel. Bien que la masturbation soit de moins en moins taboue, les patientes en difficulté ont souvent capté une image dégradante de la masturbation. »

Faire ami-ami avec son clitoris : « Après une grande intimité sensuelle, le partenaire peut approcher progressivement du sexe, caresser autour, l’entrejambe, puis poser un doigt juste en haut de la vulve, superficiellement. Une vibration légère stimule le clitoris à distance, le réveille tout en douceur. Il faudra souvent de nombreuses approches superficielles, souvent pendant des semaines, voire des mois, avant de pouvoir s’immiscer dans la vulve. Une approche trop rapide ou une stimulation superficielle du clitoris trop insistante seront contre-productif, la femme risque de se refermer au contact physique. »

Lire la suite sur santemagazine.net