Faut-il arrêter d`écouter de la musique en courant ?
Pour beaucoup, courir sans musique est inconcevable. Comment continuer d'enchaîner les tours de parc sans l'aide de ses précieux écouteurs ? Sauf qu'il semblerait que la pratique n'ait pas toujours tout bon. Explications.
Vous avez l'habitude de courir à travers la ville en écoutant Happy de Pharrell Williams. On vous comprend. Quand vient le refrain, plus personne ne vous tient : vos foulées s'envolent, vous régnez, maîtresse du bitume, en legging moucheté. Puis rapidement, vous finissez par hyperventiler à la seconde chanson, et à sentir un point de côté, puis un second. La faute à Pharell Williams ? Peut-être bien.
Du pour et du contre
La musique diminue la qualité d'écoute de son corps
Le running en musique pose en réalité un problème de taille : vous n'êtes pas concentrée sur votre corps mais plutôt sur les rythmes qui pulsent dans vos oreilles. «Il est évident que la musique diminue la qualité d'écoute de son corps, on passe à côté de certaines choses avec des écouteurs», confirme Karine Hellebuyck, coach sportive. «Lorsque l'on débute la course, il vaut mieux être pleinement focalisé sur son corps qui n'a pas l'habitude de produire un effort. Dans le cas inverse, le risque de se retrouver en sur régime est fort», estime quant à lui Samuel Degoute, coach bien-être chez Kwerk, un espace de co-working. Résultats ? Vous ne vous entendez pas respirer et ne prenez pas conscience du travail de votre corps. Il est alors plus difficile de réguler son souffle et d'ajuster sa façon de courir pour tenir jusqu'à la fin.
Alors bien sûr, «la musique peut être une bonne idée pour dénicher la motivation, qui manque parfois aux débutants, indique Karine Hellebuyck. Elle ralentit le rythme cardiaque, car elle permet la libération d'endorphine (l'hormone du bien-être), procurant une sensation de bien-être. De cette façon, la pénibilité de l'effort est fortement amoindrie.» Pour éviter de passer à côté de sa séance de sport, la solution pourrait alors être d'alterner une séance avec écouteurs et la suivante sans, selon la professionnelle. De son côté, Samuel Degoute avance l'idée de «faire les dix premières minutes de sa course en silence, pour bien trouver son rythme. Généralement, celui-ci ne varie pas par la suite, donc enfiler son casque est possible.»
La bonne partition
S'il est vraiment impossible pour vous de courir sans auxiliaire musicale, veillez au moins à ne pas brancher vos oreilles sur n'importe quoi. Selon Karine Hellebuyck, mieux vaut privilégier une playlist qui va crescendo, histoire de ne pas se retrouver à bout de souffle au bout de 500 mètres. En revanche, Samuel Degoute préconise lui «des musiques douces tout au long de la course, pour ne pas fournir un effort qui serait au-dessus de sa condition physique». Ici, donc, libre à vous d'opter pour la solution qui vous convient le mieux. Enfin, sécurité oblige, veillez à ne pas trop monter le son : «il faut pouvoir entendre l'environnement qui nous entoure et un minimum son souffle», conseillent les deux professionnels.
Savoir couper le son pour augmenter ses performances
Si vous souhaitez augmenter vos performances, alors optez pour le silence. L'enjeu ? Une nouvelle fois, être plus attentif aux signaux physiologiques du corps. «La progression et l'endurance seront meilleures s'il y a une régularité dans le rythme, chose difficile à mettre en place en écoutant de la musique car la tentation de se plier à la cadence du morceau est grande», explique Samuel Degoute. Rassurez-vous, «l'envie de courir se crée avec le temps et on a de moins en moins besoin d'artifices, comme la musique», assure Karine Hellebuyck. L'essentiel reste donc de s'écouter et de pratiquer son parcours de course à sa manière. Samuel Degoute le certifie : «inutile de culpabiliser. Chacun vient prendre ce qu'il recherche : performance, simple entretien physique ou plaisir».
Source: madame.lefigaro.fr
Articles similaires
A Voir aussi
Recette
Agenda
Newsletter
Abonnez vous à la newsletter pour recevoir nos articles en exclusivité. C'est gratuit!
Commentaires