Coronavirus : Le laboratoire Sanofi est prêt à offrir 300 000 doses de chloroquine potentiellement efficace contre la maladie

A l’heure où le covid-19 a fait plusieurs milliers morts à travers le globe, les scientifiques du monde entier se mobilisent pour trouver un remède à la maladie. En France, le Dr Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille a annoncé la mise en place d’un essai clinique pour un traitement à la chloroquine sur 24 patients atteints du coronavirus. Si les scientifiques se montrent prudents quant à son efficacité, le laboratoire français Sanofi s’est dit prêt à offrir aux autorités nationales des millions de doses de cet antipaludique qui pourrait potentiellement traiter 300 000 patients contaminés. Une information relayée par le Monde.

Dans cette course aux traitements qui s’intensifie, des premiers essais cliniques sont en cours et plusieurs pistes sont à explorer. Et pour cause, jamais un vaccin très efficace contre un membre de la famille des coronavirus n’a été conçu pour les humains, peut-on lire sur l’Express. Dans l’Hexagone, le professeur Didier Raoult vante depuis quelques jours l’effet de la chloroquine sur le traitement potentiel de la maladie.

Pour le membre du conseil scientifique sur le covid-19 qui vient d’être mis en place par Olivier Véran le médicament fait « déjà partie des protocoles thérapeutique, conseillés par les experts, pour certains de renommée mondiale ». Selon lui, il y aurait suffisamment de preuves pour utiliser ce traitement sur des malades du covid-19.

Des essais cliniques « prometteurs »

A Marseille, le professeur Didier Raoult affirme que l’effet de cet antipaludique peu onéreux serait « spectaculaire » auprès de trois quarts des patients atteints du nouveau coronavirus. Ce dernier assure, selon le Parisien, que sur 24 patients ayant pris du Plaquenil, une molécule d’hydroxychloroquine, pendant six jours, seulement 25% d’entre eux seraient toujours positifs au virus.

Utilisé depuis des décennies dans le traitement des maladies auto-immunes de type lupus ou polyarthrite rhumatoïde, l’antipaludique pourrait, à en croire le directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille, avoir un effet sur la disparition du virus. Au regard de ces essais cliniques « prometteurs », le laboratoire Sanofi, s’est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de Plaquenil, qui pourraient potentiellement permettre de traiter 300 000 patients.

Si la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye rappelle qu’à ce stade, il n’existe aucune preuve scientifique pouvant établir sans équivoque l’efficacité du traitement, elle assure que de nouveaux essais cliniques seront étendus et « réalisés avec une équipe indépendante du professeur Raoult », afin de conforter ou non, les résultats de l’infectiologue français.

La communauté scientifique appelle à la prudence

Cité par le Parisien, le professeur Jean-Daniel Lelièvre incite à la prudence, et rappelle que « ce ne sont que des effets d’annonce pour l’instant ». Pour lui, il est important de ne pas faire de la chloroquine un « médicament miracle ». D’autres experts font également preuve de scepticisme en l’absence de preuves plus poussées et en raison des effets secondaires important de ce médicament, notamment en cas de surdosage, indique France 24.

En réaction à cette annonce, Europe 1 alerte sur le nombre de patients qui se ruent dans les pharmacies pour se procurer de la chloroquine. Or ce médicament ne doit pas être administré sans contrôle médical en raison de ses nombreux effets indésirables. Contacté par la station de radio, le docteur Gilbert Deray, néphrologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, affirme que ce comportement est « inutile et dangereux ». Il prévient que la prise de ce médicament pourrait entrainer « des pertes de la vision qui peuvent être irréversible » et d’ajouter que celui-ci provoquerait également « des troubles du rythme cardiaque qui peuvent conduire à l’arrêt cardiaque ».