Une jeune femme trisomique devient l'égérie d'une marque de cosmétique

Une Américaine atteinte de trisomie 21 est devenue l'égérie d'une marque de cosmétique. Ce n'est pas la première fois qu'une telle initiative est prise, de plus en plus de marques choisissent de mettre en avant des personnes et des physiques différents.

Ancienne athlète paralympique, elle est aussi un modèle. Katie Meade, une Américaine âgée de 32 ans et atteinte de trisomie 21, est devenue l'égérie d'une maque de cosmétique. La jeune femme, fonctionnaire des impôts, s'affiche désormais tout sourire sur les emballages de produits capillaires, avec sur son tee-shirt le slogan de la campagne : "Fearless", soit "sans peur" ou "courageuse".

Katie Meade est surtout fière de pouvoir devenir un exemple. "Les gens me voient comme je suis vraiment et pas forcément comme quelqu'un souffrant d'un handicap. J'aime essayer des choses nouvelles, et j'encourage les femmes à le faire. La beauté appartient à tout le monde."

"Caser des stéréotypes"

L'ancienne athlète est également à la tête de Best Buddies International, une association qui a pour objectif de sortir de l'isolement social, physique ou économique les personnes atteintes de déficiences mentales. C'est d'ailleurs dans ce cadre que le patron de Beauty and Pin-Ups l'avait rencontrée.

"Katie a surmonté une chirurgie cardiaque, participé aux Jeux paralympiques et s'avère être l'une des porte-parole de Best Buddies International. Elle est aussi une fille, une sœur et une amie qui a brisé de nombreuses barrières, cassé de nombreux stéréotypes et gagné le cœur de nombreuses personnes, y compris le nôtre", présente l'entreprise, qui s'est engagée à reverser à l'organisation une partie des bénéfices. 

"La marque Beauty and Pin-ups est une célébration de la responsabilisation des femmes et de ce que ça voulait dire d'être une pin-up en 1935. Nous véhiculons ce message de façon moderne", explique le PDG, Kenny Kahn. "Quand nous avons eu l'idée de lancer ce produit, nous aurions pu choisir une pin-up traditionnelle, mais aussitôt que nous avons inventé le nom Fearless, c'était vraiment facile, nous avons pensé instantanément à Katie."

Un parcours qui rappelle celui de la jeune Australienne Madeline Stuart, elle aussi atteinte de trisomie. Devenue mannequin professionnelle, elle a défilé l'année dernière lors de la Fashion Week de New York alors qu'elle avait 18 ans.

Ce n'est pas la seule initiative du genre. A 9 ans, Kayla Kosmalski a réalisé l'année dernière son rêve. Atteinte de la même maladie, la fillette a été la première à défiler, devenant même l'égérie de la campagne de Gap baptisée "ED for Gap Kids". Devenue une icône pour les personnes concernées par cette maladie, elle ajoute à chacune de ses publications sur les réseaux sociaux le hashtag #beyourownhero, "sois ton propre héros", pour encourager les autres à faire de même.

Ces derniers temps, différents initiatives ont fait voler en éclat les diktats de l'industrie de la mode, s'émancipant peu à peu de ces conventions ultra-normées. En septembre dernier, l'Américaine Rebekah Marine, née sans avant-bras droit à cause d'une malformation génétique, a également défilé à New York. A la même époque, Desigual a mis en avant le mannequin canadien Chantelle Winnie, atteinte d'une maladie qui provoque une dépigmentation de la peau.

Même initiative positive pour Jillian Mercado, atteinte d'une dystrophie musculaire, une maladie génétique qui l'oblige à se déplacer en fauteuil roulant. La jeune femme âgée de 28 ans est devenue la nouvelle égérie des vêtements et produits dérivés lancés par Beyoncé, déjà apparue en 2014 dans une campagne Diesel. 

Autre illustration de cette ouverture aux différences : Laxmia Saa, une Indienne âgée de 26 ans aspergée d'acide. Elle est devenue au mois de janvier l'égérie de la marque de vêtements Viva n Diva Couture dans le cadre d'une campagne intitulée "Face of Courage". Alors qu'elle avait 15 ans, elle a été aspergée d'acide au milieu d'un marché de Delhi après avoir refusé les avances d'un homme deux fois plus âgé qu'elle. "Il a changé mon visage, mais il n'a pas réussi à changer mon esprit", confiait-elle à la BBC. "Cette possibilité de représenter une marque de vêtements est un moyen pour moi de montrer l'exemple aux autres femmes victimes comme moi. C'est un moyen de leur redonner confiance et courage malgré leur apparence physique." Un message d'espoir.

 

Source : metronews.fr