Jupe trop courte : les Algériennes dévoilent leurs jambes en signe de protestation
Une étudiante algérienne s’est vu refuser l’entrée à un examen, début mai, parce qu’elle portait une jupe au-dessus du genou. La polémique a donné naissance à un mouvement de protestation sur la toile, où de nombreux Algériens postent des photos de leurs jambes nues.
Une question de décence
Quelques semaines après l’affaire de jupe longue en France, l’Algérie s’enflamme autour de la jupe courte. Le 9 mai dernier, une étudiante en droit a été empêchée de passer le concours d’avocats à la faculté de Saïd Hamdine, à Alger, parce qu’elle portait une jupe jugée « indécente » par un des surveillants. Pourtant, « la robe m’arrive aux genoux et n’est pas moulante, je ne comprends pas sa réaction » a témoigné la jeune femme, qui a souhaité rester anonyme, dans les colonnes de TSA Algérie.
Interrogé par le journal recteur de l’université a estimé qu’il s’agissait d’une « affaire banale » et a pris fait et cause pour l’employé, en expliquant que « le règlement n’oblige personne à porter le hijab ou tchador. Mais il exige une tenue décente, aussi bien pour les filles que les garçons ». « Il faut comprendre que la faculté est un lieu de culture » a-t-il ajouté.
Obligée d'acheter un pantalon
L’étudiante, qui était accompagnée de son mari, accuse le gardien d’en avoir fait une affaire personnelle : « il a juré que si j’entrais avec la robe il démissionnerait ». « Si tu veux rentrer, va mettre un pantalon ou une robe longue » lui aurait dit l’agent de sécurité. Lassée de discuter et voyant les minutes défiler, la jeune fille a finalement décidé de céder et d’aller acheter un pantalon.
« Et si je n’étais pas accompagnée ? Et si je n’avais pas d’argent ? » s’est-elle interrogée dans TSA Algérie. « C’est une honte. Il n’y a aucun règlement qui interdit de porter une robe pour passer un examen et même si c’est le cas il fallait aviser ».
Des centaines de photos de jambes nues
Pour éviter que ce genre d'incident ne tombe dans l’oubli, de nombreux internautes, hommes et femmes, ont posté des photos de leurs jambes sur les réseaux sociaux. La réalisatrice Sofia Djama a même créé une page Facebook, judicieusement intitulée « Ma dignité n’est pas dans la longueur de ma jupe », en signe d’indignation et de solidarité.
« C’est comme un aveu d’échec, le corps de la femme devient un champ de bataille quand la situation d’un pays est désastreuse. A force de rester silencieuses, on perd nos petits acquis et la condition de la femme dans l’espace public régresse. Aujourd’hui, la violence verbale est quotidienne et normalisée. C’est hyper violent de marcher dans la capitale, à Alger, en jupe ou en pantalon. Même montrer ses bras est devenu problématique, mais les femmes le font. Au pire, c'est une main baladeuse, au mieux, une remarque » témoigne Sofia Djama à France 24.
Des centaines de photos de jambes dénudées ont déjà été postées sur la page dont la popularité devient virale, avec plus de 13 000 mentions « j’aime » en quelques jours. Le mois dernier, lors de la polémique inverse suscitée par le renvoi d'une collégienne de Charleville-Mezières à cause de sa jupe longue, les internautes avaient revendiqué le droit de chacun de se vêtir librement avec le hashtag #JePorteMaJupeCommeJeVeux.
Source : ladepeche.fr
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