``Elle était seule face au mal qui la rongeait`` : la fin tragique de Tori Bowie, étoile filante du sprint américain
Vice-championne olympique du 100 m en 2016 et double championne du monde en 2017, Tori Bowie a été retrouvée morte à son domicile de Floride mercredi. Après une ascension fulgurante, la sprinteuse s’est peu à peu effacée.
C’est un destin tragique. Triple médaillée aux Jeux olympiques de Rio en 2016, championne du monde du 100 m à Londres en 2017, Tori Bowie a été retrouvée morte à son domicile en Floride, le 3 mai dernier à l’âge de 32 ans. La sprinteuse américaine, dont la mémoire a été saluée par de nombreux hommages dans le monde de l’athlétisme, a connu une ascension vertigineuse, avant de lentement disparaître des radars depuis 2019.
« Elle était jeune, talentueuse, une grande championne et a priori atteinte de dépression », embraie la sprinteuse française Ayodele Ikuesan (37 ans), qui a croisé Bowie sur les pistes. Des rumeurs de suicide ont ainsi été étalées dans la presse américaine, mais les causes de son décès n’ont pas été officiellement annoncées. Avant d’être retrouvée morte, elle n’avait pas donné de signe de vie depuis plusieurs jours et sa mort n’a pas été considérée comme « suspecte » par les autorités locales.
Un épilogue tragique pour Bowie, qui a connu une longue traversée du désert après avoir tutoyé les sommets. « C’est triste de se dire qu’elle était autant reconnue, populaire mais seule face au mal qui la rongeait », poursuit Ikuesan.
Une incarnation du rêve américain
Cet acmé, la jeune athlète originaire du Mississippi l’a atteint en 2017, aux Championnats du monde de Londres, en s’adjugeant l’or sur 100 m et 4 x 100 m. « Oui, je suis la plus rapide ! » , rigolait-elle, presque incrédule, face aux caméras après son sprint victorieux. Un an plus tôt, elle avait également fait partie du relais 4 x 100 m champion olympique à Rio.
Une consécration pour l’Américaine, seulement professionnelle depuis 2013 et qui établit un record personnel à 10″78 sur 100 m peu avant les Jeux. Issue d’un milieu modeste, élevée en famille d’accueil, puis par sa grand-mère, Bowie, qui a éclos au haut niveau grâce à l’obtention d’une bourse pour intégrer l’Université du Mississippi du Sud, était alors l’héroïne d’une success story dont l’Amérique raffole.
« Toute ma vie, ma grand-mère m’a dit que je pouvais faire ce que je voulais », confiait-elle après avoir glané sa première breloque internationale, avec l’argent sur le 100 m aux Mondiaux de Pékin en 2015. « Ma vie a été une lutte dès le premier jour. De là où je viens, une petite ville du Mississippi sans même un feu rouge, on n’est pas censé réussir dans la vie », a-t-elle encore expliqué....lire la suite sur leparisien
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