VIH, tuberculose, paludisme : le Covid-19 nous fait perdre du terrain
L’impact de la pandémie de Covid-19 sur la lutte contre les autres maladies infectieuses est désastreux. Il est urgent de construire des systèmes de santé pérennes pour nous protéger des virus et des pandémies de demain.
Le Covid-19 nous a considérablement fait dévier de notre trajectoire. Concernant la lutte contre la tuberculose, la nouvelle pandémie a été dévastatrice. En 2020, le nombre de personnes traitées pour la tuberculose pharmacorésistante dans les pays où le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme investit a chuté de 19 % et le nombre de personnes sous traitement pour la tuberculose ultrarésistante a diminué de 37 %. Il s’agit là d’une différence de près d’un million de personnes qui n’ont pas été traitées en 2020, par rapport à 2019.
Chiffres alarmants
Pour le VIH, les répercussions ont elles aussi été importantes. Même s’il est encourageant de voir que le nombre de personnes séropositives recevant un traitement antirétroviral continue d’augmenter, le nombre de personnes ayant accès aux services et aux programmes de prévention a chuté de 11 % et le nombre de tests de dépistage a diminué de 22 % par rapport à 2019. Des chiffres alarmants. En raison des perturbations causées par le Covid-19, les personnes les plus exposées au risque d’infection ont eu un accès réduit aux informations et aux outils dont elles ont besoin pour se protéger.
Jusqu’ici, la lutte contre le paludisme semble avoir été moins perturbée grâce à une adaptation rapide des services spécialisés. Mais les progrès en la matière ont stagné et le dépistage des cas suspects a chuté de 4 % par rapport à l’année précédente.
Tous ces chiffres confirment clairement ce que nous redoutions lorsque le coronavirus a fait son apparition. Dans de nombreux pays, la pandémie a submergé les systèmes de santé, les confinements ont interrompu les prestations de services et les ressources essentielles à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ont été détournées pour combattre le nouveau virus. La pandémie a eu un impact plus important encore sur les personnes généralement plus touchées par les maladies : les personnes pauvres, marginalisées, celles qui n’ont pas accès aux soins de santé. Beaucoup ont préféré éviter les centres de santé de peur de contracter le Covid-19 ou d’être stigmatisés lorsqu’ils présentaient des symptômes similaires à ceux de cette maladie, comme la toux ou la fièvre, qui peuvent également être des signes du paludisme ou de la tuberculose. …suite de l'article sur jeuneafrique
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