Au Cameroun, ``on prie pour qu’un #MeToo se déclenche`` après l’affaire de la  ``sextape``

La diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant les ébats sexuels d’une jeune femme dans le bureau d’un célèbre journaliste a créé un tollé dans le pays.

Malicka Bayemi est « traumatisée », « terrifiée », « perturbée » et multiplie les séances chez une psychologue. « Mettez-vous à sa place ! Une jeune femme de 24 ans qui voit son intimité dévoilée sur les réseaux sociaux », se désole Me Dominique Fousse, qui conduit le collectif d’avocats mobilisés pour la défendre. Depuis mercredi 16 juin, une vidéo et des photos montrant la jeune femme en pleins ébats sexuels choquent le Cameroun.

La « sextape » a été tournée dans le bureau de Martin Camus Mimb, célèbre journaliste à la tête de Radio sport info (RSI). Après sa diffusion sur les réseaux sociaux, le journaliste de 47 ans, proche de l’ancien footballeur international Samuel Eto’o, a assuré dans un post sur Facebook que le couple apparaissant dans la vidéo était venu le voir pour une dédicace et qu’il l’avait laissé dans son bureau le temps d’une « intervention sur les ondes ». Dans la foulée, de nombreuses personnalités des médias, de la culture et même le ministre délégué à la justice, Jean de Dieu Momo, lui ont apporté leur soutien.

Malicka Bayemi, elle, a été traitée par certains de « prostituée ». Mais face à la pression de lanceurs d’alerte, de militants et d’internautes camerounais courroucés par l’exposition de l’intimité de la jeune femme, Wilfrid Eteki, un chef traditionnel et propriétaire d’un restaurant connu pour sa proximité avec Martin Camus Mimb, s’est excusé et a avoué être l’auteur de la sextape, envoyée selon lui au « mauvais destinataire » – contredisant ainsi la version du journaliste.…suite de l'article sur lemonde