``Pommes, poulets et chimères`` de Inès París : Un film qui retrace le quotidien des femmes africaines en Espagne
La Fondation «Femmes pour Afrique», en collaboration avec l’Institut Cervantès de Dakar, a initié vendredi dernier, une projection du long métrage documentaire «Pommes, poulets et chimères» de la réalisatrice Inès París. Un film qui présente un regard lucide sur la réalité des femmes africaines installées en Espagne. Cette activité, qui entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, s’inscrit également dans le cadre de l’édition 2023 du Festival Women’Arts show qui soutient la création des femmes dans le monde cinématographique.
Par Ousmane SOW – Une écrivaine, une serveuse, une galeriste, une chanteuse, une cuisinière, une journaliste, une couturière, une actrice, une responsable culturelle, une paysanne capable de créer une association qui rassemble des centaines de femmes, une coureuse olympique. Ces femmes noires sont en Espagne.
Ce n’est pas pour vagabonder, mais pour chercher une vie meilleure. Tout va bien pour elles. Non je blague ! C’est de ce sens de l’humour, bien qu’elles aient toutes dû surmonter des situations très dramatiques, qu’est partie Inès París pour aboutir à la création de Pommes, poulets et chimères.
Un documentaire de 85 minutes qui raconte la vie d’une dizaine de femmes africaines en Espagne, d’horizons et d’activités variés, avec un lien commun : leur joie, leur envie de vivre, dépassant tant de clichés sur les immigrés africains vivant en Espagne. Ce documentaire est adapté à tous les publics et particulièrement recommandé pour la promotion de l’égalité des genres.
La réalisatrice a voulu briser les clichés et les stéréotypes et rendre possible une meilleure connaissance des femmes africaines vivant en Espagne. Pour le faire, elle pose un regard lucide sur la réalité des dizaines de femmes de différents pays du continent installées en Espagne. «Comment elles sont venues dans notre pays, à quoi ressemble leur vie ici, leurs soucis, joies et défis. J’ai voulu montrer que si ces femmes sont Espagne, ce n’est pas pour vagabonder, mais c’est justement pour chercher une vie meilleure», raconte-elle. Le film se veut comme un défi, tout au long des 85 minutes.
A travers des séquences entrecoupées, Inès París observe le quotidien de ces femmes brillantes vivant en Espagne. «Elles nous racontent pourquoi elles sont venus ici, quelle image elles avaient de l’Espagne, ce qu’elles ont trouvé, comment elles ont réussi et quelle est leur vie aujourd’hui», explique Inès París, conseillère audiovisuelle de la Fondation Femmes pour l’Afrique. Une Fondation qui, dit-elle, sait capter avec une grande sensibilité et une belle réalisation, les réalités de ces femmes diverses, tenaces et puissantes, comme il sied aux femmes africaines. «Ce sont des femmes qui se caractérisent par leur capacité de travail, qui ont un projet de vie clair pour lequel elles se battent.
Naturellement, une femme africaine est forte», appuie-t-elle. On apprécie aussi de voir dans ce film que des femmes africaines, loin de s’apitoyer sur leur sort, partagent entre elles les anecdotes les plus curieuses de leur existence, leurs peurs, leurs joies, leurs espoirs, leurs idées, leur façon de voir la vie. Dans ce film, le discours de la promotion de la femme africaine est sans ambages. Cependant, lorsque la caméra se rapproche de certains visages, seule la beauté semble être mise en avant au lieu des sentiments du personnage.
Parlant du titre Pommes, poulets et chimères, la réalisatrice précise que «Chimères» c’est l’imagination. L’imaginaire car on pense que ce qu’on peut trouver ailleurs est toujours mieux et que l’Europe c’est le paradis. «C’est un paradis imaginaire absolument. Ce n’est pas un paradis, peut-être l’enfer», a-t-elle soutenu. LIRE PLUS SUR LEQUOTIDIEN
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