La mode selon Aristide Loua, des créations aux accents poétiques et politiques
Kente, pagne kita, bogolan du Mali, wax… Élu Designer Africa Fashion Up, le jeune ivoirien entend, avec sa marque Kente Gentlemen, valoriser et défendre le patrimoine du continent en privilégiant les tissus locaux.
La culture africaine se porte et s’exporte. La mode du continent est reconnue dans le monde : dans les clips, dans les défilés, etc. Mais les créateurs et les artisans africains ne bénéficient pas toujours de cette exposition, d’où le débat récurrent sur l’appropriation culturelle.
Rendre à l’Afrique ce qui appartient à l’Afrique, c’est l’une des raisons d’être de l’Africa Fashion Up, imaginée par Valérie Ka, mannequin et fondatrice de la plateforme de projets Share Africa : « Ça me révoltait de voir des clips avec Beyoncé, Rihanna qui portent des vêtements ou des accessoires africains sans que l’on puisse identifier les créateurs, leur site, leur boutique. Il est important de leur donner un nom, un visage et une visibilité. »
L’Africa Fashion Up propose de braquer les projecteurs sur des jeunes créateurs, comme Mina Binebine, que nous avions rencontrée. Le 7 juillet 2023, le musée du quai Branly–Jacques Chirac a accueilli un défilé de mode où les cinq lauréats ont présenté leur collection : Aristide Loua pour Kente Gentlemen (Côte d’Ivoire), Shamyra Moodley pour Laaniraani (Afrique du Sud), Yonael Marga pour Yoanel Marga, (Éthiopie), Jafaru Larry pour Larry Jay (Ghana), Taju Ibrahim pour TJWHO (Nigéria).
Lieu prestigieux, diversité de styles et de savoir-faire, si l’organisation rend honneur aux créations africaines, l’Africa Fashion Up n’est pas seulement l’événement d’un jour : « L’idée, ce n’est pas que de faire de la mode, beaucoup le font déjà. J’ai eu la chance de travailler dans la haute couture et, souvent, dans les ateliers, il y avait des jeunes Indiens, Chinois, Africains, mais on ne les voyait pas lors de la Fashion Week, qui existe pourtant depuis des années. Il n’y a pas un événement dédié à la jeunesse africaine. Je veux mettre en avant ce que cette jeunesse sait faire en lui offrant une formation, un accompagnement. »
Égérie d’Alphadi
Elle-même styliste, la jeune femme née à Abidjan, égérie d’Alphadi dès 14 ans, veut montrer les talents lors des défilés mais aussi aux décideurs. Pour éliminer les nombreux intermédiaires entre les créateurs et les financiers, elle a un modèle : « Je suis allée plusieurs fois au Forum économique mondial de Davos. On peut y côtoyer un président, un ministre, un chef d’entreprise sans sans qu’il y ait de barrière. »...lire la suite sur jeuneAfrique
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