Après le deuil, se donner le droit de retomber amoureux
La période de veuvage débute par celle du deuil, période plus ou moins longue durant laquelle on éprouve souvent le besoin de se replier sur soi-même, sur son entourage familial et amical afin de parer cette souffrance insurmontable.
Peu à peu, les mois et les années rendent la douleur plus diffuse, comme évanescente et le souvenir de l’être aimé perdure autour d’une aura idéalisée.
Cette idéalisation se place souvent en obstacle dans la recherche d’un nouveau partenaire car le souvenir fantasmé comme idéal du conjoint disparu empêche toute objectivité lors de nouvelles rencontres.
Dans ce contexte, comment faire place à un nouvel amour ?
Tout d’abord en faisant véritablement le deuil de sa relation précédente, quitte à se faire aider psychologiquement si trop de blocages font obstacles.
C’est une démarche de « lâcher prise » qui permet de placer l’amour porté au défunt sur un autre registre, celui d’un amour ayant été vécu pleinement, qui nous a façonné durant des années, qui fera toujours partie de nous mais qui laisse une porte ouverte en direction du cœur.
Car si le deuil est élaboré psychiquement, la seconde problématique serait : jusqu’où puis-je m’autoriser à ressentir à nouveau un sentiment amoureux pour quelqu’un d’autre ?
Cette question fait écho à la culpabilité ressentie par certains dont le statut de veuf/veuve est assimilé à une position qui peut être confortable un temps mais qui est difficile à dépasser lorsqu’on souhaite s’en éloigner.
Différentes craintes surgissent à ce moment précis : que vont penser les enfants, les amis, les voisins, l’entourage ? De quelle façon rencontrer un nouveau partenaire alors que tous mes amis sont en couples ? Vais-je encore pouvoir séduire quelqu’un ? Quelles sont les nouvelles règles en matière de séduction ? Que faire si mes enfants sont réfractaires à mon remariage ? Pourtant, renoncer à un statut de célibataire ouvert à de nouvelles rencontres au profit de celui de parent qui préserve ses enfants renforcera la fixation rigide du rôle parental désiré par les enfants. Il est donc essentiel de s’écouter, de s’ouvrir aux autres et au monde qui nous entoure après une période de remise en question et de réflexion sur soi-même.
Dans ce contexte, les futures rencontres, amicales ou amoureuses se font plus sereinement, avec la légèreté d’un nouveau départ, celui de la nouvelle personne que l’on est devenue.
Florence Bayala
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