Peut-on être pleinement heureux sans être en couple ?

Être célibataire et heureux à long terme est-ce vraiment possible ? Selon la psychologue Siyana Mincheva, tout dépend de votre style d’attachement. Voici pourquoi.

Est-il possible de s’épanouir en solo ? Pour Siyana Mincheva, psychologue clinicienne, le bonheur en célibat n’est pas une affaire de chance ou de tempérament, mais bien de structure affective

Notre rapport au monde définit notre rapport à l’autre

Et pour comprendre cette dynamique, il faut, selon elle, remonter à 1958, et plus précisément aux travaux du psychiatre John Bowlby, fondateur de la théorie de l’attachement.

"Selon la qualité des relations vécues avec nos parents, nous avons développé pendant l’enfance une certaine façon d’être au monde, d’être avec les autres et d’être avec soi-même émotionnellement", rappelle-t-elle.

Ces "façons d’être" prennent forme très tôt… et peuvent déterminer notre aptitude à vivre seul, sereinement ou non.

Les 4 styles d’attachement qui influencent votre rapport au célibat

Si vous êtes bien dans votre peau en étant seul, il y a de fortes chances que votre structure émotionnelle repose sur un attachement sécure. À l’inverse, si le célibat vous pèse, vous angoisse ou vous rend instable, c’est peut-être que d’autres schémas inconscients sont à l’œuvre. Siyana Mincheva détaille les quatre profils majeurs :

- L’attachement sécure – "Je vis la relation en confiance" : Ce style se forme dans une enfance globalement stable, avec des figures parentales sécurisantes. Il permet un rapport apaisé à soi et aux autres, y compris dans la solitude. "Ces personnes peuvent s’épanouir pleinement dans une relation comme dans le célibat", explique-t-elle ;

- L’attachement évitant/craintif – "Je ne peux compter que sur moi-même" : Il apparaît souvent chez ceux dont les parents étaient absents, froids, voire rejetants. Résultat : cela engendre une distance affective, une minimisation des besoins émotionnels et une faible estime de soi. Ce type de personne peut fuir les liens, y compris dans le célibat, mais sans pour autant s’y sentir bien ;

- L’attachement anxieux/fusionnel – "J’ai peur de perdre l’autre" : Besoin constant de réassurance, peur du rejet, jalousie : ici, la solitude est vécue comme une alerte permanente. "Ce profil souffre intensément du célibat, car il a besoin de se sentir enveloppé", commente la psychologue ;

- L’attachement désorganisé/chaotique – "Fuis-moi, je te suis ; suis-moi, je te fuis" : Ce mélange explosif d’anxiété et d’évitement crée des liens instables, mais rend aussi le célibat tout aussi tumultueux. Les personnes concernées peuvent alterner phases de dépendance affective et périodes de repli total, avec une image de soi profondément déstabilisée...lire la suite de l'article sur doctissimo