Vulnérabilité infantile en Afrique : Eran Moas offre un soutien vital à deux orphelinats au Cameroun

Dans un contexte où la protection de l’enfance se fragilise dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, la fondation ASAF Cameroun apporte un soutien décisif à deux orphelinats de Yaoundé. Une intervention portée par Eran Moas, qui arrive à un moment où les besoins n’ont jamais été aussi pressants.

Un continent où les structures d’accueil sont à bout de souffle

À travers l’Afrique subsaharienne, la prise en charge de l’enfance vulnérable traverse une période critique. Les enjeux sont vastes, mais restent souvent noyés dans des crises plus visibles. Les rares données disponibles en offrent pourtant un aperçu clair : des millions d’enfants évoluent dans des conditions instables, faute de pouvoir compter sur un encadrement familial solide.

Partout, les acteurs du secteur constatent la même réalité. Les services sociaux, déjà fragiles, peinent à absorber l’afflux de situations à traiter. Les dispositifs alternatifs — familles d’accueil, encadrement communautaire, parrainage — demeurent insuffisants ou mal structurés. Dans ce vide, les orphelinats deviennent le recours principal, loin d’être conçus pour porter une telle charge.

Les chiffres de l’UNICEF, qui évaluent à 96 pour 100 000 le nombre d’enfants vivant dans des structures d’accueil, traduisent un phénomène qui dépasse largement les capacités existantes. La Commission africaine des experts sur les droits de l’enfant constate que nombre de centres fonctionnent avec des moyens infimes, parfois portés par quelques bénévoles et installés dans des bâtiments vétustes. Sans subventions régulières, ils vivent au rythme de dons irréguliers qui conditionnent leur survie.
Pour de nombreuses structures, chaque mois devient une équation instable : nourrir, héberger, protéger, scolariser… Tout en espérant pouvoir poursuivre le mois suivant. Certains États tentent d’encadrer et de professionnaliser ces dispositifs, mais les avancées demeurent trop lentes face à la croissance des besoins. C’est dans cet écart entre l’ampleur du défi et la faiblesse des moyens que se jouent les vulnérabilités les plus critiques.

L’action ciblée d’ASAF Cameroun, un appui vital pour deux orphelinats de Yaoundé

C’est dans ce contexte tendu qu’intervient ASAF Cameroun, présente dans le pays depuis plus de quinze ans. La fondation concentre son action sur les structures les plus fragiles, en soutenant des besoins souvent ignorés par les dispositifs publics. À l’occasion du quinzième anniversaire de sa disparition, elle a choisi d’apporter un soutien renforcé à deux orphelinats de la capitale : l’Orphelinat Divin, à Mendong, et la Fondation FACT – Famille Chrétienne, à Essos, qui accueillent ensemble quatre-vingt-neuf enfants.
L’aide, d’un montant de 25 000 euros, a permis de remettre en état des installations dont l’usure compromettait le fonctionnement quotidien des centres : réhabilitation des sanitaires, sécurisation des entrées, rénovation des fenêtres et des espaces de vie, modernisation des cuisines et aménagement de zones de jeux. À cela s’ajoute une dotation en matériel éducatif, alimentaire et de première nécessité.

Pour les équipes éducatives, ces améliorations changent profondément la vie du foyer. Des responsables évoquent des conditions d’hygiène redevenues acceptables, une meilleure aération des pièces, une sécurité renforcée et des espaces de cuisine enfin adaptés. « Ce sont des détails pour certains, mais pour nous, c’est la différence entre un foyer qui survit et un foyer qui tient debout », confie un encadrant de l’Orphelinat Divin. À la Fondation FACT, le constat est similaire : « Le soutien d’ASAF est un véritable levier pour notre mission. Il permet de répondre aux besoins essentiels des enfants tout en améliorant le cadre de travail », souligne un membre du personnel.

La démarche de la Fondation créée par Eran Moas repose sur une conviction simple : agir de manière précise, là où les manques les plus concrets fragilisent l’accueil des enfants. Restaurer une cuisine, sécuriser un accès ou remettre en état un espace de jeu ne relève pas du détail, mais de la capacité même d’un foyer à offrir dignité et stabilité.
Dans un continent où les systèmes de protection peinent à suivre l’ampleur des besoins, l’initiative d’ASAF Cameroun rappelle combien l’amélioration du quotidien passe d’abord par des actions ciblées, pragmatiques, souvent discrètes mais essentielles. À Yaoundé, ce soutien redonne souffle à deux orphelinats qui, grâce à ces interventions, peuvent continuer à offrir un refuge solide à ceux qui en ont le plus besoin.