Les enfants rendent-ils heureux?
Les couples sans enfants sont-ils plus heureux ? A l'heure où avoir un bébé relève le plus souvent d'un choix, la question peut surprendre. Pourtant, être parent n'est pas toujours une mince affaire!
Quand on les voit en pyjama, des étoiles plein les yeux, déballer leurs cadeaux au pied de l'arbre de Noël, la question ne se pose pas. Elle est évidemment inconvenante, absurde, au moment des câlins, des sorties en famille, des bulletins scolaires. Se demande-t-on si l'amour rend heureux? Ou du moins si les enfants nous rendent vraiment heureux...
On en a le choix
Et pourtant, à mi-voix, de façon détournée, mais de plus en plus, on se la pose, cette question: les enfants rendent-ils heureux? Car aujourd'hui, plus qu'hier, on a le choix d'en concevoir - ou non - et de les programmer. Jamais il n'a été si communément admis que cette décision relevait de la liberté individuelle. Il ne s'agit plus d'obéir aux injonctions patriotiques ou divines, ni même aux traditions ou à la loi de l'espèce. Mais à une intime conviction conjuguée à deux. Alors, pourquoi procréer? "Parce que les enfants font partie du bonheur". Et l'on revient à la question de départ.
Avoir un enfant, aujourd'hui, n'a plus aucun sens pour un homme. Les relations familiales se compliquent. Fermeté ou négociation, sanctions ou tendresse fusionnelle? On ne sait plus par quel bout prendre ses enfants. On ne se prive plus de juger ses parents. Et la société compte les points.
Des différences entre hommes et femmes
Dans une enquête britannique, on relève une différence entre les hommes et les femmes : ces dernières se déclarent moins heureuses sans enfant(s) qu'avec. Cela ne surprend guère, car la maternité reste une modalité de réalisation du féminin.
En effet, malgré des changements sociaux significatifs dans nos sociétés, on se construit toujours par identification à des modèles. Ceux de la mère et de la grand-mère restent encore très prégnants. La recherche de réalisation des femmes penche donc toujours de ce côté, même si elles aspirent aussi à se réaliser autrement.
Pour les hommes, la pression sociale vis-à-vis de la paternité est moindre.
Yolande Jakin (stagiaire)
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