De la couche au pot : Les 11 clés de l`acquisition de la propreté chez l`enfant
L’apprentissage de la propreté est une étape importante dans le développement de votre enfant : Il acquiert de l’autonomie et il est désormais capable de « contrôler certaines parties de son corps ».
Camille et moi sommes en plein dedans car notre petite Lou, qui a 25 mois, a fait son « premier pipi dans le pot hier » ! Pour son grand frère Léo (6 ans et demi), la transition de la couche au pot n’avait vraiment pas été simple. Alors cette fois, je me suis penché sérieusement sur la question.
Les 11 clés que vous trouverez plus bas sont un condensé structuré en étapes claires des nombreuses informations disséminées un peu partout sur le web, dans les ouvrages et magazines spécialisés. J’espère qu’elles vous seront utiles pour accompagner en douceur votre enfant vers la propreté.
Ce qu’il faut savoir avant de démarrer l’apprentissage
Il n’y a pas d’âge précis
La grande majorité des enfants deviennent propres spontanément entre 18 mois et 3 ans (un peu plus tôt pour les filles que pour les garçons), mais chaque enfant à son propre « calendrier », sa propre maturité physiologique et psychologique.
Alors même si nous avons tous secrètement hâte de ne plus avoir à changer les couches du petit dernier, attention à ne pas vouloir aller trop vite ! Il ne faut pas forcer un enfant à aller sur le pot s’il n’en a pas envie. Et inutile de s’angoisser parce que la rentrée en maternelle approche : s’il n’est pas tout à fait propre le jour J, il le sera sans doute très vite en voyant ses petits camarades aller aux toilettes tout naturellement.
Sachez d’ailleurs que selon bon nombre de psychanalystes, un enfant que l’on cherche à « dresser » trop tôt à être propre risque d’être perturbé plus tard : constipation, troubles du comportement (colère, angoisses, etc.), difficultés etc.
La propreté ne s’acquiert pas « du jour au lendemain »
L’apprentissage se fait progressivement : votre enfant commencera par devenir propre en journée tout en gardant ses couches pour la nuit ou les siestes. Il faut compter de 3 à 8 mois pour que Bébé soit propre de jour, puis il lui faudra encore environ 6 mois pour être prêt à passer la nuit sans protection.
Votre enfant doit être prêt physiologiquement…
Un enfant ne peut être propre avant que son système nerveux soit assez mature pour contrôler ses sphincters. Pour la plupart des spécialistes, l’apprentissage peut commencer aux environs de 2 ans, et il est généralement admis que lorsque votre enfant saura monter et descendre un escalier seul c’est qu’il commence à contrôler ses sphincters et qu’il est prêt à devenir propre.
… Et psychologiquement
Il est important que l’enfant ait envie de devenir propre, plusieurs signes peuvent vous avertir qu’il est prêt à démarrer l’apprentissage :
– Il manifeste un intérêt pour le pot que vous avez mis à sa disposition.
– Il vous demande de le changer, s’apercevant que ce n’est pas agréable d’avoir une couche souillée.
– il commence à sentir des « envies » en utilise les mots s’y rapportant :pipi, caca, popo, ou en faisant des grimaces et des gestes nouveaux : il se dandine, serre les jambes, touche sa couche…
– il vous observe quand vous allez aux toilettes, il veut vous suivre.
– il désire « être grand et indépendant » et vous imite tout le temps.
– sa couche reste sèche plusieurs heures en particulier pendant les siestes voire même la nuit : c’est la preuve qu’il arrive à se retenir.
Certaines peurs ou blocages peuvent parfois retarder l’apprentissage, elles sont abordées plus bas.
Les 11 clés de l’acquisition de la propreté
1- Préparez le terrain
– Commencez à lui faire comprendre que pipi et caca doivent aller dans le pot en y mettant sa couche sale avant de la jeter.
– Lisez-lui des livres ou des histoires sur le sujet du pot.
– Expliquez-lui avec des mots simples comment fonctionne sont corps : « quand tu manges, ton corps garde ce qui lui est utile et rejette ce qui ne sert à rien». Expliquez lui bien que ce n’est pas sale et que tout le monde le fait, vous y compris.
– Utilisez ses jouets comme exemple : placez son doudou (ou sa peluche, sa poupée) sur un pot adapté (par exemple une tasse a café) dans lequel vous aurez versé un peu d’eau et expliquez lui que Doudou est un grand car il fait pipi sur le pot.
– Laissez-le vous observer quand vous allez aux toilettes. L’imitation joue un rôle important : en vous accompagnant et en vous observant dans la salle de bain ou sur le chemin des toilettes il aura peu à peu envie de faire « comme les grands ». Si votre propre pudeur vous le permet, cela aidera votre enfant de vous voir faire pipi et caca.
– Montrez lui aussi son grand frère ou sa grande sœur en exemple (ou tout autre enfant de votre entourage).
2- Choisissez, avec lui, un pot ou un réducteur de toilettes adapté
– Avant de faire votre choix parmi les nombreux modèles de pots, faites les lui essayer. Le plus important est qu’il y soit à l’aise ! Pour les petits garçons, vérifiez que le zizi entre bien dans le pot sans être coincé…ce ne serait pas pratique pour faire pipi !
– Il est généralement recommandé d’utiliser un pot plutôt que les toilettes avec réducteur durant les débuts de l’apprentissage. L’enfant est de toute façon souvent trop petit pour s’installer sur les toilettes alors que sur son pot, il se sentira plus en sécurité et plus stable. Certains enfants cependant veulent absolument faire comme Papa et Maman et utiliser les toilettes de grands, pour eux c’est un réducteur et son marchepied qu’il faudra acheter directement.
3- Laissez le se familiariser avec son pot et installez lui « son » petit coin
– Une fois acheté, présentez le pot à votre enfant comme un objet qui lui appartient personnellement.
– Montrez lui comment on s’en sert et laissez le jouer avec, s’asseoir dessus même habillé, afin de se familiariser. Vous pouvez même le décorer avec lui, notre petite Lou a adoré y coller ses autocollants.
– Evitez de le changer de place en permanence et choisissez un endroit qui lui réserve une certaine intimité et qui soit pratique d’accès pour votre bébé. Vous pouvez aussi laisser à coté du pot quelques livres ou une petite boite à jouets : absorbé par sa tâche, il en oubliera de se retenir.
4- Commencez à le mettre sur le pot
– Quand vous le sentirez prêt, incitez votre bébé à s’asseoir sur son pot aux moments de la journée ou vous avez repéré qu’il salit habituellement ses couches. Si le repérage est impossible, choisissez des moments clefs de sa journée : après le réveil et les repas et avant le coucher et le bain par exemple.
– Laissez-le dix minutes maximum et ne le forcez pas s’il n’a pas envie.
– Tenez lui compagnie au début et parlez-lui s’il est inquiet. S’il s’impatiente parce qu’il ne se passe rien, ce sera pour une prochaine fois. Laissez-le quitter le pot dès qu’il le désire.
– Lors des premiers succès, Il est tout à fait normal que votre enfant soit « intrigué » par le contenu de son pot ; après tout, ce sont les premières fois ou il voit son propre « pipi » et « caca » jusque-là camouflé par les couches. Certains enfants peuvent être angoissés à l’idée de déposer dans le pot « une partie d’eux-mêmes » : Si c’est le cas rassurez-le et faites lui comprendre que ce n’est ni sale ni dégoutant et que tout le monde fait « caca et pipi », y compris vous. Gardez-vous bien sûr de vous boucher le nez ou de faire une mine dégoutée devant lui.
– Videz le pot avec lui dans les toilettes et laissez-le tirer la chasse. Tirer la chasse est souvent le coté ludique de l’opération alors ne l’en privez pas. La aussi, certains enfants peuvent être paniqués par le bruit et/ou la disparition brutale de leurs selles dans les toilettes. Dans ce cas, ne les forcez pas à y assister.
– Evitez le chantage du type « on n’ira pas au parc, si tu ne fais pas pipi dans le pot » : c’est son envie de devenir grand qui doit le pousser à faire dans le pot.
– Evitez aussi les phrases du genre « fais sur le pot pour me faire plaisir » : il n’a pas besoin d’apprendre à faire pipi ou caca sur commande mais quand il en a besoin.
– Evitez enfin de lui dire que s’il ne fait pas sur le pot il n’ira pas à l’école. S’il cherchait un moyen de ne pas y aller…vous venez de lui fournir !
5- Arrêtez les couches progressivement et essayez de ne pas revenir en arrière
– Enlevez les couches progressivement : le matin, puis après la sieste, puis après le bain… – Achetez-lui ses premiers slips ou culottes en coton, qu’il aura choisis : il se sentira valorisé d’avoir de vrais sous-vêtements comme un(e) grand(e).
– Une fois que vous avez commencé à lui mettre des sous vêtements, ne lui remettez plus de couches pendant la journée, votre enfant pourrait penser que vous ne lui faites plus confiance et régresser.
– Pour la sieste, pour la nuit ou pour éviter les accidents quand vous n’êtes pas chez vous, privilégiez des « couches-culottes » du type Pull Ups, qu’il peut baisser et remonter presqu’aussi facilement que ses sous-vêtements.
– Pendant l’apprentissage, habillez-le avec des vêtements simples à enlever (culotte, T-shirt). S’il fait frais, un pantalon ou une jupe à taille élastique seront parfaits. Evitez les boutons et les fermetures Eclair.
6- S’il ne veut pas aller sur le pot, essayez « la méthode douce »
Proposez-lui non plus le pot mais la couche elle-même, dont l’enfant connait déjà l’usage. Laissez le « cul nu » ou en petite culotte et ne lui mettez la couche que toutes les heures et demie ou deux heures. Retirez-lui la couche au bout de 10 minutes environ, et posez en une propre sur une chaise. Au bout de quelques jours, l’enfant vous l’apportera lui-même quand il aura besoin. Il sait se retenir et repérer les moments ou il a envie de faire ses besoins et ne devrait alors plus avoir aucune difficulté à utiliser le pot, ou même directement les toilettes avec un adaptateur.
7- Accordez-lui des petits loupés
– Soyez patients et indulgents, les accidents occasionnels sont habituels et font partie de l’apprentissage de votre enfant. Ne vous mettez pas en colère, ne le grondez pas et évitez à tout prix les moqueries, les sarcasmes, ou les humiliations.
– Ne lui laissez pas non plus ses vêtements souillés « pour qu’il apprenne », vous risqueriez au contraire de provoquer un blocage.
– Il est important d’expliquer à votre enfant que son accident n’annule pas tout le processus d’apprentissage. Pour lui redonner confiance vous pouvez lui dire : « tu as eu un accident, ce n’est pas grave. Tu as sûrement encore un peu besoin, vas terminer sur le pot ».
– Répétez lui aussi souvent que possible, en étant sincère, cette petite phrase magique : « Tu n’y arrives pas encore mais tu as le temps, tu y arriveras de toute façon. C’est toi qui décides du moment »
8- Félicitez-le !
– A chaque nouvelle étape, a chaque nouveau succès, félicitez votre enfant d’avoir agi «comme un(e) grand(e)» mais évitez les récompenses matérielles (bonbon, cadeau etc.).
– Quand il a fait sur son pot, réservez vos compliments à votre enfant et non à son caca ! Préférez un « je suis fier de toi, tu as fais caca comme un grand » à un « tu as fait un magnifique caca a papa »… Si vous dites que son caca est beau, il ne comprendra pas pourquoi vous voulez le jeter dans les toilettes
9- Faites suivre l’apprentissage en dehors de la maison
Informez sa nourrice, les assistantes maternelles et les membres de votre famille qu’il visite régulièrement, de l’apprentissage de votre enfant et de ses progrès. Il est important que ses efforts soient suivis et qu’il ne soit pas perturbé par les différentes façons de faire.
10- Pour lui essuyer les fesses
– Essuyez-le au début (toujours d’avant en arrière, surtout pour les petites filles) puis apprenez-lui petit à petit à le faire tout seul… en sachant que ce n’est que vers 4 ans environ qu’il pourra devenir autonome.
Vous pouvez lui faire utiliser du papier toilette « comme les grands », en le choisissant doux mais bien résistant, ou lui faire utiliser des lingettes. Très appréciées des enfants qui se nettoient plus facilement et plus rapidement, les lingettes sont cependant plus chères et moins écologiques.
11- Profitez-en pour lui apprendre à se laver les mains
L’apprentissage de la propreté est l’occasion d’apprendre aussi à votre enfant à se laver les mains. Il sera ravi de faire comme vous, apprenez lui à frotter les paumes, le dessus des mains et entre les doigts. Les savons liquides ou en mousse sont plus appropriés à ses petites mains.
A propos des peurs et blocages
– Il refuse de faire ses besoins ailleurs que dans une couche ?
– Il pleure en ayant vu son pipi ou son caca dans le pot et ne veut plus refaire dans le pot depuis ?
– Il a peur de faire ses besoins sur le pot à la suite d’une expérience choquante, sur son lieu de garde ou un autre ?
– il est en pleine crise d’opposition et refuser le pot est une manière de s’opposer à vous?
Dans la majorité des cas, le conseil des spécialistes est de patienter un peu en laissant tomber l’apprentissage quelques semaines. Essayez de le faire parler sur le sujet, selon ses moyens. Continuez à lui lire des livres sur le sujet et à lui expliquer que c’est un processus parfaitement normal, que tout le monde fait ses besoins, que les déchets dont son corps n’a plus besoin doivent retourner à la nature.
En attendant une évolution et avant de lui proposer le pot à nouveau, veillez à traiter votre enfant « comme un grand » et non plus comme un bébé : Mettez lui des « couches de grands » et évitez de l’allonger pour le changer. Flattez-le sur tous ses progrès qui font de lui « un grand garçon » ou « une grande fille ».
Sachez aussi que tout changement profond de sa vie peut le bloquer ou le faire régresser dans son apprentissage de la propreté : déménagement, naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, séparation des parents etc. Dans tous ces cas, soyez indulgent et ne lui mettez pas en plus la pression du pot, attendez quelques semaines avant de démarrer ou de reprendre l’apprentissage.
Si la situation persiste et vous inquiète, consultez un spécialiste (pédiatre ou psychothérapeute pour enfant), souvent quelques séances suffisent pour résoudre ces petits problèmes.
Source : les-supers-parents.com
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