Mon ado a de mauvaises fréquentations
Ses amis ne vous plaisent pas : trop éloignés de vos valeurs, mal dans leur peau, irrespectueux, etc. En voyant votre adolescent passer beaucoup de temps avec eux, vous craignez qu’il glisse sur une mauvaise pente. Comment mieux comprendre ces liens et réagir avec tact ?
"Avec qui étais-tu ?" Comme de nombreux parents, vous vous interrogez sur les relations de votre adolescent et les effets qu’elles provoquent. Il a pris ses distances avec vous, adopte de nouvelles habitudes, change de comportement…
Un constat peu surprenant. "À cet âge, l’enjeu psychique est de ne pas rester dépendants de ses parents et de leurs représentations. Il faut se tourner vers des pairs, adolescents, et des adultes, pour trouver d’autres identifications", explique Clément Rizet, docteur en psychologie clinique et psychopathologie.
Qu’est-ce qu’une mauvaise fréquentation ?
Avant d’intervenir, la question se pose sur le risque supposé de ses relations amicales. Difficile, sans doute, de dépasser vos préjugés… Il peut choisir de fréquenter des personnes qui vous semblent bien éloignées de vos propres choix, et ce "dans le désir de prendre ses distances avec l’image parentale", reprend le spécialiste.
Différentes, mais sont-elles réellement néfastes ? "Tout est une question de référence", rappelle Matthieu Melchiori, conseiller éducatif. Si elles ne sont pas toxiques, les rencontres de notre vie nous apprennent à faire la distinction entre de vraies et fausses amitiés, tout en renforçant notre identité.
Avant de vous interposer, prenez le temps de vous intéresser à votre adolescent. Sans être intrusif, demandez-lui des informations sur ses amis et leurs habitudes. Vous pourrez vous rassurer, ou alors mieux évaluer le risque potentiel.
Des adolescents plus concernés que d’autres
Le risque peut concerner différents domaines. Certains jeunes ont du mal à identifier les limites entre leur désir sexuel et leur maturité, ou reproduisent des comportements dangereux ( anorexie, tentative de suicide…). D'autres se rapprochent de personnes violentes ou se laissent influencer par la délinquance.
Existerait-il des profils enclins aux mauvaises fréquentations ? "Ceux qui présentent une confusion des identités. Ils ont du mal à différencier le soi et autrui, répond le psychologue. Ils peuvent éprouver des difficultés à se sentir exister en dehors de l’appartenance au groupe".
Affirmer son rôle de parent
Père et mère doivent rester vigilants ; vous jouez un rôle protecteur. Montrez à votre adolescent que vous vous préoccupez de lui et de ses rencontres.
"Il est important de dire ce que vous pensez, même si cela doit créer un conflit, affirme Clément Rizet. L'adolescent va répondre "Je ne suis pas d’accord" – et c’est normal. Par la suite, il lui arrivera de reconnaître que vous aviez raison. Ce tutorat, qui pose des limites, s’intériorise au fil des années. Les images parentales peuvent être protectrices toute la vie".
Pour mieux partager vos inquiétudes, vous pouvez vous confier sur votre propre adolescence. Comment une amitié vous a fait souffrir, vous a amené à faire de mauvais choix…
Une question d'estime de soi
Appeler votre adolescent à une vigilance, sur la base de constats et sans porter de jugement, oui. Mais, selon le degré de confiance entre vous, l’interdiction formelle de fréquenter ces amis peut, elle, s’avérer contre-productive. Selon le conseiller éducatif Matthieu Melchiori, "avec des sanctions, des menaces, vous occulteriez sa capacité à faire des choix".
Déconseillant aussi la critique, il appelle plutôt à un travail de valorisation du jeune. "Il se tourne vers des personnes à qui il pense ressembler. Cela participe à une quête de reconnaissance. Essayez de comprendre comment lui les perçoit… et comment il se perçoit lui-même". L'adolescent pourrait prendre des distances avec ce groupe, si son estime de soi s’améliore. En tant que parents, vous l’aideriez en soulignant ses qualités, en lui montrant votre confiance en lui, en passant du temps ensemble. Si vous en avez la possibilité, partez quelques jours loin de son milieu habituel.
Si, malgré tous vos efforts pour rétablir le dialogue, la situation vous échappe, n’hésitez pas à demander du soutien. Auprès de votre médecin de famille, d’un psychologue ou d’un éducateur spécialisé.
Source: doctissimo.fr
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