"Mon mari m`a renvoyée du foyer à cause de la fistule"

Je m’appelle Federesi Nakalyango. Je viens du district de Sembabule. Je suis tombée enceinte en 1990. Après deux jours de travail, la sage-femme m’a fait comprendre que je ne pouvais pas accoucher et m’a envoyée dans un grand hôpital. Ils m’ont opéré, mais le bébé était déjà décédé.

À l’hôpital, ils m’avaient mis un tube [une sonde]. Lorsqu’il a été retiré, j’ai commencé à avoir des fuites d’urine, et puis les excréments sortaient de manière incontrôlable.

Après avoir passé deux mois à l’hôpital, j’ai été autorisé à rentrer à la maison. Les excréments avaient cessé de couler, mais je continuais à avoir des fuites d’urine. Lorsque je suis retourné chez mon mari, au début il ne savait pas ce qui s’était passé. Mais il a vu que chaque fois que je m’asseyais, l’urine sortait.

J’ai décidé de séparer nos lits à cause de la fuite. Mon mari a commencé à déchirer de petits morceaux de couvertures pour me servir de tampons [éponger l’urine]. Il a essayé de me trouver des médicaments traditionnels, mais ceux-ci n’ont pas marché, et donc il m’a renvoyée chez mes parents.

J’ai fait de mon mieux pour cacher mon problème et pour que personne ne le remarque. J’étais membre d’une chorale. Parfois, l’église me demandait de chanter lors des ateliers. J’ai refusé parfois d’y aller, essayant de cacher mon problème. Lorsque j’acceptais d’y aller, je ne buvais rien. Je mettais un tampon pour empêcher l’urine de couler. J’ai dû parfois aller laver les tampons.

Les gens me parlaient de différents hôpitaux où je pourrais obtenir de l’aide pour me soigner. Je ne pouvais pas croire que mon problème serait guéri. Enfin, j’ai accepté d’aller à l’hôpital, et la toute première opération a été couronnée de succès.

Les femmes ne devraient pas avoir peur, parce que, je suis maintenant OK, ayant vécu 15 ans avec ce problème. Je remercie Dieu - Lui seul accomplit toutes choses.

Federesi

Photo d'illustration