Témoignage / Bacome Niamba : Le cancer lui a fait perdre son sein

Bacome Nimba, artiste danseuse et chorégraphe a découvert son cancer du sein à l'âge de 46 ans révolus. C'était en juillet, pendant une période de grand stress liée aux obsèques de son père. Un jour, en prenant sa douche, elle a remarqué une petite boule sur son sein, ressemblant à un furoncle, sans ressentir de douleur. Consciente des campagnes de sensibilisation auxquelles elle avait déjà participé, elle a immédiatement pris rendez-vous avec un médecin. Après des consultations avec un généraliste et un gynécologue, des analyses ont été effectuées. La biopsie a révélé qu'il s'agissait d'un cancer du sein.

Le poids émotionnel du diagnostic a affecté son moral

Déjà épuisée par les préparatifs des obsèques de son père, elle a accueilli la nouvelle avec une certaine distance, se sentant émotionnellement à plat. Elle a demandé à reporter les analyses pour se reposer après l'enterrement de son père le 19 juillet. Bien que son médecin ait recommandé d'agir rapidement, elle a pris quelques jours avant de commencer les examens et le traitement.

C'est au cours des analyses et des traitements, notamment la chimiothérapie, qu'elle a pris conscience de la gravité de la situation. Le poids émotionnel du diagnostic a commencé à affecter son moral et elle a observé une dégradation rapide de sa santé, perdant beaucoup de poids en peu de temps. Son entourage, en particulier sa mère, l'a encouragée à ne pas baisser les bras. Cependant, malgré les efforts pour rester forte mentalement, elle a eu du mal à reprendre ses habitudes et son état mental a empiré, contribuant à la détérioration rapide de son état physique.

La période la plus difficile a été après la chimiothérapie

Bacome a partagé son combat contre le cancer avec sa famille, qui était inquiète et en prière, bien qu'ils aient eu du mal à être rassurés en la voyant s'affaiblir. La période la plus difficile a été après la chimiothérapie, en septembre et début octobre, où elle se sentait extrêmement faible et démoralisée, au point de ne plus pouvoir manger ni se déplacer seule. « Mon fils avait 10 ans à l'époque. Il me regarde et me dit, mais qu'est-ce qui se passe? Pourquoi maman maigrit? Et puis elle n'arrive même plus à se déplacer. On doit l'aider à se déplacer. » Ses enfants, en particulier sa fille de 20 ans, l'ont encouragée à se ressaisir, mais c'est en surprenant cette dernière en pleurs qu'elle a compris qu'elle devait réagir.

« Ma fille avait 20 ans. Elle était déjà à l'université. Et ma fille me dit, maman, il faut que tu te réveilles. Parce que ça ne va pas. Le jour où je l'ai surprise en train de pleurer en cachette, j'ai réalisé qu'il fallait que je me réveille »

Pour se ressourcer et échapper à l'atmosphère pesante d'Abidjan, elle a décidé de déménager à Dabou, une ville où elle était inconnue. Elle a transféré son fils à une école locale et s'est installée dans un nouvel environnement, loin de la pression de son entourage. Durant cette période, ses globules blancs étaient trop bas pour continuer la chimiothérapie, ce qui la forçait à se protéger encore plus, tout en prenant des compléments alimentaires pour renforcer son système immunitaire.

La vulnérabilité s’est installée

Après être devenue extrêmement vulnérable à cause de son état de santé, Bacome a décidé de ne plus prendre de médicaments, se limitant aux compléments alimentaires tout en cherchant à se battre pour vivre. Elle rejoint alors une communauté chrétienne à Dabou et rencontre un pasteur, espérant qu'il prierait pour elle. Cependant, au lieu d'une prière traditionnelle, le pasteur lui conseille de méditer la Bible et de s'en remettre à Dieu, lui recommandant plusieurs passages à lire.

Au début sceptique, elle finit par suivre ses conseils. En méditant ces textes bibliques, elle commence à se sentir mieux physiquement et mentalement. En l'espace d'un mois, elle constate une amélioration de son appétit, de son sommeil et de son apparence. Sa santé s'améliore progressivement, au point où elle ne consulte plus de médecins pendant près d'un an et huit mois.

Le refus des séances de chimiothérapie… lui a couté un sein

Durant cette période difficile, Bacome Nimba explique que la parole biblique qu'elle méditait a chassé sa peur, l'angoisse et le stress, lui procurant une paix intérieure. Elle décide de ne plus consulter les médecins par crainte qu'ils lui imposent des séances de chimiothérapie. Plus d'un an après son diagnostic, elle est invitée par Léah Guigui à un événement sur le cancer du sein, où elle révèle son état de santé. Léah insiste pour qu'elle voie un médecin, ce qu'elle finit par faire. Lors de son rendez-vous, elle constate que son état s'est amélioré grâce à sa foi. Cependant, elle refuse les séances de chimiothérapie, optant pour une opération qui lui enlève un sein.

« Le sein a été enlevé complètement. Ça a été aussi un autre combat. »

Après une seule séance de chimiothérapie, elle décide d'arrêter en raison des effets secondaires. Elle poursuit ses traitements par radiothérapie tout en maintenant un suivi médical.

Elle conclut en encourageant les femmes à se faire dépister régulièrement pour éviter les surprises liées au cancer du sein. Elle insiste sur l'importance de ne pas céder à la peur, de suivre les conseils des médecins, tout en ayant confiance en Dieu pour la guérison. Sans toutefois oublier de remercier chaleureusement Leah Guigui qui a été pour elle un soutien sans faille sur le plan financier et moral.