Reconversion : passer par l'apprentissage ou le contrat de professionnalisation pour changer de vie
Stages, contrats d'apprentissage et de professionnalisation… Ces moments d'immersion connaissent aujourd’hui un engouement auprès des plus expérimentés en cours de reconversion.
"Quand on envisage de changer de profession, une bonne option consiste à partager la vie d’une personne qui exerce le métier rêvé, constate la coach et formatrice Pascale de Lomas dans son récent ouvrage Oser transformer sa vie à 30, 40, ou 50 ans (Eyrolles). Certaines personnes éprouvent une fatigue après plusieurs années passées dans le même environnement professionnel. D’autres sont contraintes de se reconvertir. Je pense qu’il faut prendre son temps et s’autoriser à essayer des choses." Pour cela, les dispositifs se multiplient quel que soit son âge, allant du simple stage au contrat d’apprentissage. Ensuite, lorsque vient le moment de trouver un employeur, la porte la plus proche est souvent la plus facile à ouvrir : celle d’un voisin, d’un ami… "Je suis allée prospecter près de chez moi, explique Marie, 50 ans, actuellement en CAP Pâtisserie après plusieurs années dans l’audiovisuel. Deux boulangeries étaient prêtes à me prendre." Son âge a-t-il été un frein ? "Jamais ! Ce qui a convaincu mon patron, c’est ma motivation. Il a vu à quel point j'avais conscience que c’était un métier difficile dans lequel il ne fallait pas compter ses heures."
54,4 %*, c'est la hausse du nombre de nouveaux contrats de professionnalisation enregistrés pour les plus de 26 ans entre janvier 2022 et janvier 2023. Elle est de 30,7 % pour les moins de 26 ans.
*Source : OPCO, traitements Dares.
Se former à travers des stages est le meilleur moyen d'apprendre le métier
Sur place, le constat est unanime. Mettre un pied sur le terrain permet de développer ses compétences rapidement. Surtout dans les professions manuelles où la pratique quotidienne des gestes techniques est indispensable. "Le métier d’ébéniste, je l’ai davantage appris en un mois de stage qu’en six mois de formation", affirme Alexis, 35 ans, ancien responsable commercial reconverti dans l’ébénisterie. Des premiers pas qui résonnent aussi parfois comme une évidence. "Dès que mes mains sont entrées en contact avec la terre, je me suis dit : c’est ça !", raconte Carole, 56 ans et potière-céramiste ancienne travailleuse sociale. L’occasion aussi de prendre conscience de l’environnement de travail, des obligations réglementaires, du rythme de travail… "J’ai commencé mon stage en pâtisserie quinze jours avant Noël, se remémore Marie. C’était un rythme démoniaque avec des journées à rallonge de 10 ou 12 heures, parfois une seule journée de repos dans la semaine." Sans compter, l’effort physique spécifique au métier : un révélateur de ses propres limites. "En pâtisserie, tout est démesuré : la motte de beurre pèse 25 kg, les quantités de crème pâtissière avoisinent les 25 litres… Et le soir, après le travail, vient l’heure de faire le ménage. C’est quelque chose auquel on ne pense pas quand on se lance."
Être embauché, créer sa propre entreprise... que faire après le stage ?
La fin de l’expérience sur le terrain sonne le début d’une nouvelle vie professionnelle pour certains. Sept demandeurs d’emploi sur 10 trouveraient un emploi dans les mois qui suivent leur immersion en stage, selon une étude Pôle emploi en 2021. Autre direction souvent envisagée : créer sa propre entreprise. "C'est par le biais de cette première expérience que j’ai rencontré mon associé, raconte Alexis. Dès que notre carnet de commandes s’est étoffé, on a voulu embaucher des apprentis." Mais d’autres voies sont possibles, comme celle que Marie envisage d’emprunter. "Dans l’idéal, j’aimerais être embauchée pour des missions ponctuelles tout en continuant les contrats à durée déterminés dans l’audiovisuel." S'autoriser à essayer quelque chose qui ne va pas aboutir est essentiel, d’après la coach Pascale de Lomas. "Même si ça ne nous convient pas, on a le droit de changer d’avis, résume-t-elle. Toutes les expériences de la vie nous enrichissent".
L'immersion professionnelle, sous quelle forme ?
Les contrats d'apprentissage et de professionnalisation ne sont pas réservés aux jeunes. Le premier, qui relève de la formation initiale, est aussi accessible aux personnes ayant un projet de création ou de reprise d’entreprise. Quant au second, mis en place dans le cadre de la formation continue, il est ouvert à tous ceux qui sont en recherche d'emploi. LIRE PLUS SUR FEMMEACTUELLE
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