Marie-Thérèse pour les orphelins du Congo
Pour Marie-Thérèse, 63 ans, offrir sa vie à Dieu ne suffisait pas. En 1987, alors qu’elle avait déjà passé la moitié de sa vie au couvent de Brazzaville et qu’elle visitait comme chaque jour les prisons de la capitale congolaise, elle tomba sur Albert, un enfant de trois ans qui vivait avec sa mère incarcérée pour meurtre. Elle décida de se s’occuper de lui jusqu’à la sortie de prison de sa mère. Cela allait changer sa vie. Elle emporte Albert au couvent et passe de sœur à maman. Les autres sœurs apprécient modérément. La présence de cet enfant, puis d’autres, bouleversent la vie monastique.
Neuf ans plus tard, le 5 septembre 1998, elle quitte le monastère pour s’installer, avec « ses » enfants à la Maison de Nazareth, un petit horphelinat à Brazzaville. « Je ne voulais pas imposer ma vocation à d’autres religieuses. Moi, l’aventurière, je devais partir », dit-elle. Depuis, elle a accueilli plus de 200 enfants. Cinquante-trois en ce moment et dont s’occupent quatre « mamans » qui se relaient pour être présentes 24h/24.
Ces enfants sont abandonnés, handicapés, réfugiés en provenance du Rwanda ou encore des shegué (enfants de la rue, en lingala). Marie-Thérèse leur donne de l’amour, une famille, l’accès à l’éducation et de la force de préparer leur vie d’adulte. Ils restent jusqu’à leur 18 ans.
« Dans chacun de ces enfants, je vois Dieu, dit-elle. Et comme je ne peux pas rencontrer Dieu et lui dire combien je l’aime, je passe par eux ». Sa générosité, son courage, a ému de nombreuses personnalités en Europe. Une association, Badao, a été créée par le photographe Yann Arthus-Bertrand pour soutenir ses projets.
Source : lemonde.fr
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