Mme Maman Hassia Hassane, maire de la Commune rurale de Wamé : une femme battante

Unique femme maire de la région de Zinder, Mme Maman Hassia Hassane est une battante. Pourtant la région de Zinder compte 55 communes. Dans cet entretien, elle nous parle de la vie de sa commune, les défis auxquels elle fait face et surtout ses attentes. La maire de Wamé aborde aussi les réalisations enregistrées dans le cadre du Programme de renaissance.


Madame le maire pouvez-vous présenter brièvement à nos lecteurs votre entité administrative ?


Je tiens tout d'abord à vous remercier d'être venu jusque chez nous et nous donner l'occasion de parler de notre commune et des préoccupations de nos populations. Pour répondre à votre question, il faut savoir que la Commune de Wamé est l'une des 55 communes que compte la région de Zinder. Nous sommes à 60 km au nord-est de la Ville de Zinder dans le département de Damagram Takaya. La commune de Wamé couvre une superficie de 1.400km2 avec une population estimée à 43.568 habitants selon le recensement de 2012. Plusieurs groupes ethnolinguistiques qui cohabitent pacifiquement. Il s'agit notamment des Hausa (majoritaires), des Kanuri, des Touareg et des Peuls. Les principales activités des populations sont l'agriculture, l'élevage, le commerce, la production maraîchère et l'artisanat. La commune est dirigée par un conseil municipal composé de 11 membres élus dont deux femmes et un membre de droit qui est le chef de canton. Retenez aussi que je suis l'unique femme maire de toute la région de Zinder.

A ce propos, est-ce que ce n'est pas un handicap pour vous ? Vous ne vous sentez pas un peu trop seule parmi vos collègues?

Il est vrai que si nous sommes plus nombreuses, nous aurions pu mieux imposer nos vues. Mais je vous assure que ce n'est pas un problème pour moi. Je défends mes positions et je me bats pour l'amélioration des conditions de vie de mes populations et pour le développement de ma commune. Le plus important est que j'ai le soutien de la population et du conseil qui m'ont élue. Cela me réconforte et me donne beaucoup de courage. Cependant, j'aimerai profiter de vos colonnes pour lancer un appel aux femmes nigériennes de s'engager et de se faire élire aux prochaines élections pour qu'il y ait pourquoi pas la parité dans les conseils. C'est comme ça que nous pouvons apporter un changement qualitatif dans la situation de la femme, participer à la gestion des affaires publiques et contribuer au développement de notre pays.

Revenons à la vie de votre commune. On sait que la commune doit d'abord compter sur ses propres moyens pour fonctionner et que ces ressources proviennent des taxes et impôts. Comment est la situation au niveau de votre commune?

Vous touchez là un problème commun à toutes les communes du Niger. Toutes les communes du Niger connaissent l'incivisme fiscal et notre commune ne fait pas exception. Les populations paient malgré tout les impôts et taxes, mais le Conseil compte surtout sur les marchés hebdomadaires pour collecter les ressources. Nous avons quatre marchés hebdomadaires dans notre commune. Il s'agit de baboul, Sabon Ruwa, Yashin Kafa, Kayan Wamé et Abaga. C'est à travers, la taxe du marché que nous arrivons à mobiliser ce que nous pouvons pour faire fonctionner la commune. Il est bien évident que ces ressources ne permettent pas de faire de gros investissements comme par exemple construire des écoles ou des centres de santé. Ça c'est l'Etat qui nous les construit pour l'essentiel. Nous nous contentons de construire des classes en paillotes en attendant la construction des classes en matériaux définitifs que le gouvernement est en train de construire dans tout pays.

Peut-on connaître vos partenaires en dehors de l'Etat qui vous appuient?

En effet oui. Il y'a d'abord notre plus ancien partenaire Aquadev qui nous a construit plus de 30 banques céréalières. Cette ONG nous a aussi donné des moulins, des charrettes asines, des machines à coudre. D'autres partenaires sont venus. Il s'agit notamment de PADSR qui nous a aidés dans l'élaboration de notre Plan de développement communal (PDC). Il y'a le PAC 3 qui a financé un projet de 14 millions dans notre commune. Ce projet va nous construire un magasin de 200 t et la Maison du paysan. Il appuie aussi l'embouche bovine. Il y'a aussi le PASEHA qui est actuellement en train de réhabiliter des puits, des forages et des latrines scolaires. Nous avons aussi la coopération belge (CTB) qui est en train d'intégrer le genre dans notre PDC. Il y'a enfin l'AFV, un partenaire de CARE qui nous appuie parce que je suis la seul maire de la région.

Madame le maire, le 7 avril dernier le Président de la République a célébré ses 4 années au pouvoir. Quelles sont les réalisations dont a bénéficié votre commune dans le cadre du Programme de renaissance ?

Les populations sont témoins des importantes réalisations faites par le Président de la République SE. Issoufou Mahamadou dans le cadre de son programme. Ainsi pendant ces quatre années, nous avons bénéficié des opération de vente à prix modéré des céréales avec en moyenne 90 tonnes par an et les distributions gratuites avec en moyenne 65 tonnes par an. En outre, des semences, des tracteurs et du petit matériel de maraîchage ont été mis à la disposition de nos producteurs. Ce qui a permis de booster les cultures irriguées. Dans domaine de l'élevage, des broyeuses et aliments bétail ont été mis à la disposition des populations. Dans les secteurs sociaux, notre commune a bénéficié des moulins à grain, des centaines de kits ménages (caprins), des ambulances pour nos CSI et la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, un collège a été construit ainsi que des classes en matériaux définitifs pour les écoles primaires. Par ma voix, les populations de la commune rurale de Wamé remercient le Président de la République pour toutes actions.


Source : lesahel.org

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