Eva Tra/Styliste : «la mode est, avant toute chose, une affaire d’éducation »
Très connue dans le milieu de la mode pour avoir animé les émissions télé « Elles sont toutes belles » et « Femme africaine moderne », la styliste Eva Tra est une grande passionnée de belles créations. Elégante et raffinée, Mme Diagne est aussi une détectrice de tendances.
Mais, d’après elle, la mode est, avant toute chose, une affaire d’éducation. « Quand on a une bonne éducation, on ne peut se permettre de porter n’importe quoi. Les créateurs exposent des vêtements passe-partout. C’est-à-dire des habits corrects qui peuvent se porter au bureau, à des cérémonies, ou à n’importe quel événement… Les « Pinws » que les jeunes portent viennent d’ailleurs ; ils ne sont pas de chez nous. On trouve souvent ces pantalons dans les boutiques chinoises en ville. Des fois aussi, ils viennent de l’extérieur », révèle-t-elle.
Eva Tra définit un styliste comme quelqu’un qui anticipe sur les nouvelles modes et qui imprime sa griffe aux vêtements et accessoires de sa création. Mariant les formes, les linges, les coloris et les tissus, elle cherche constamment à innover, notamment en utilisant des matières originales. Chez l’animatrice qu’elle est, les « Mousseline », « boconas », « pagnes tissés », entre autres, ont la côte. Elle tient alors à ce les Sénégalaises fassent la part des choses, concernant cette nouvelle tendance des jeunes. « C’est une grande erreur de penser que les stylistes ont une part de responsabilité par rapport à tout cela. Je crois juste que c’est une mode de jeunes qui va faire son temps. On ne reste pas jeune éternellement. Une fois adulte, ils vont changer leur code vestimentaire ».
Eva invite les parents à s’immiscer davantage dans le choix des tenues vestimentaires des enfants. « Les adultes ont la culture de consulter un styliste quand ils ont besoin de confectionner un vêtement mais, souvent, ils laissent les jeunes se débrouiller ».
D’après elle d’ailleurs, ceux qui pensent qu’avoir un styliste est une affaire de riche se trompent. « Un jean « pinw » coûte 10. 000 francs. Pourtant, avec cette somme, on peut se confectionner un vêtement chez un créateur. Le problème, c’est que les gens n’essaient même pas de découvrir notre univers. Ceux qui l’on tenté ne le regrettent pas aujourd’hui », rassure Mme Diagne. Reste à savoir si son message sera entendu …
Source : le soleil
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